Un candidat à la présidence peut-il se poser en champion de l'austérité gouvernementale lorsqu'il est du genre à s'endetter dangereusement pour s'offrir voitures, maisons et hors-bord de luxe?

C'est un peu la question que pose le New York Times dans cet article sur les finances personnelles de Marco Rubio. L'examen du journal ne se limite pas seulement aux penchants dépensiers du sénateur de Floride mais également à son utilisation d'une carte de crédit du Parti républicain pour payer des dépenses personnelles et la dépendance de sa famille à la bienveillance d'un milliardaire de Miami qui est aussi un de ses donateurs politiques.

Le sénateur de 44 ans a déjà admis des erreurs dans la gestion de ses finances personnelles et remboursé les sommes dues au Parti républicain. Ses partisans ne manqueront pas de leur côté de mettre en cause l'objectivité du Times, qui a déjà publié la semaine dernière un article controversé sur les infractions routières commises par Rubio et sa femme au cours des dernières années.

N'empêche, certains Américains se poseront sans doute des questions sur le jugement de Rubio, qui a liquidé l'an dernier un compte d'épargne retraite totalisant 68 000$ pour remplacer un réfrigérateur défectueux et défrayer des dépenses reliées à sa campagne, a-t-il expliqué.

Marco Rubio peut se consoler. Il n'est pas le seul républicain à avoir mauvaise presse ce matin. Plusieurs médias, dont le Washington Post, font grand cas de la décision de Jeb Bush de remanier le personnel de sa campagne à la Maison-Blanche, qui se retrouve notamment avec un nouveau directeur.

Les médias voient dans ces changements le reflet de l'insatisfaction de l'ancien gouverneur de Floride, qui ne parvient pas à se détacher du peloton de tête dans la course à l'investiture répuplicaine. Notons que le remaniement de son équipe électorale intervient avant même le lancement officiel de sa campagne, qui aura lieu le 16 juin, et à la veille d'une tournée en Europe.