«Je vous l'avais dit», pourrait déclarer Bernie Sanders (si ce n'est déjà fait) après les révélations des «Panama Papers». Voici ce que le sénateur du Vermont disait en octobre 2011 dans l'hémicycle du Sénat américain où était débattu un projet d'accord de libre-échange avec le Panama :

«L'entière production économique du Panama s'élève à seulement 26,7 milliards de dollars par année, ou environ deux dixièmes de 1% de l'économie américaine. Personne ne peut légitimement affirmer que l'adoption de cet accord de libre-échange augmentera de façon importante le nombre d'emplois américains. Pourquoi alors envisagerions-nous un accord de libre-échange avec ce pays? Eh bien, il se trouve que le Panama est un chef de file mondial quand vient le temps de permettre à des Américains fortunés et à des grandes sociétés de pratiquer l'évasion fiscale en cachant leur argent dans des paradis fiscaux offshore. Et l'accord de libre-échange avec le Panama empirerait cette mauvaise situation.»

Barack Obama a ratifié l'accord de libre-échange avec le Panama. Aujourd'hui, il a reconnu que l'évasion fiscale représentait un «énorme problème» et a insisté sur la nécessité de durcir les législations en vigueur et de renforcer la coopération internationale sur cette question.

Les «Panama Papers», comme l'a expliqué Le Monde, font la lumière sur plus de 214 000 entités offshore créées ou administrées par Mossack Fonseca, un cabinet de Panama, dans 21 paradis fiscaux et pour des clients issus de plus de 200 pays et territoires.

Parmi ces clients, au moins deux gros noms américains, la chanteuse Tina Turner et le producteur David Geffen, qui sont cités ici par l'agence McClatchy.