Quand Barack Obama a-t-il su qu'Hillary Clinton avait utilisé une messagerie privée pour envoyer et recevoir des courriels lorsqu'elle était secrétaire d'État? Le 7 mars 2015, la question a été posée au président lors d'une interview. Ce dernier a répondu qu'il avait été mis au courant en même temps que le public américain.

Sa déclaration a semé l'inquiétude au sein de l'entourage de Clinton. «Nous devons corriger ça. Il a des courriels d'elle. Ils ne disent pas state.gov», a écrit le même jour dans un courriel Cherryl Mills, une des proches conseillères de l'ancienne secrétaire d'État, à John Podesta, président de la campagne présidentielle de Clinton.

Ce courriel fait partie des mails diffusés aujourd'hui par WikiLeaks. Depuis plus de deux semaines, le site de Julian Assange publie des courriels piratés de Podesta qui lèvent le voile sur les échanges internes de l'équipe Clinton et les positions ou opinions privées de la candidate démocrate.

Les républicains se sont emparés du courriel de Mills pour accuser Obama d'avoir menti au peuple américain. Ils ont aussi accusé l'équipe Clinton d'avoir voulu protéger le président en tentant de «corriger ça» (clean this up).

Une chose est certaine : deux jours après la déclaration initiale du président, son porte-parole a reconnu que celui-ci avait reçu des courriels provenant du compte personnel de Clinton. Mais il a précisé que le président n'était pas au courant des tenants et aboutissants de la messagerie privée créée par sa secrétaire d'État.

Aujourd'hui, le porte-parole de la Maison-Blanche a répété le même message, accusant les républicains d'inventer «un type quelconque de théorie de conspiration». Quant à l'équipe de Clinton, elle n'a pas commenté cette nouvelle révélation de WikiLeaks, continuant à refuser de confirmer ou d'infirmer l'authenticité de courriels dont elle attribue le piratage à des agents russes.