D'ordinaire, le «back page» du Daily News de New York est consacré aux plus importantes nouvelles de sport de la journée. Aujourd'hui, la dernière page du tabloïd complète la Une, qui fait référence au «carnage américain» qui s'est produit à Las Vegas dimanche soir.

L'expression «carnage américain» est la même que Donald Trump avait utilisée lors de son discours d'investiture en tant que 45e président des États-Unis. Il ne faisait pas allusion aux milliers d'Américains qui meurent chaque année par balle. Mais s'il y a carnage, c'est bien celui-là.

Comme le souligne le Daily News, Trump est resté silencieux hier sur l'omniprésence des armes à feu aux États-Unis, préconisant plutôt la prière pour faire face au «mal». Ce matin, il a assuré que «nous parlerons de lois sur les armes avec le temps».

Quand? Peut-être dans la semaine des quatre jeudis.

En attendant, la Chambre des représentants examine un projet de loi destiné à lever les restrictions liées à l'achat de silencieux et un autre permettant la vente de balles capables de percer des gilets pare-balles.

Après le massacre de Las Vegas, la Chambre devrait sans doute repousser la tenue d'un vote sur ces textes. Celui sur les silencieux, appuyé fortement par la NRA, a des chances d'être adopté.

Malgré l'arsenal infernal du tireur de Las Vegas, les mesures préconisées par les démocrates, dont l'interdiction des fusils d'assaut et des chargeurs à haute capacité, n'ont quasiment aucune chance d'être examinées par le Congrès républicain.

À moins que Trump change carrément son fusil d'épaule sur cette question. Ou plutôt, à moins qu'il ne revienne aux idées qu'il préconisait bien avant de briguer la présidence.