A big fat liar. Non, il ne s'agit pas de Donald Trump. John Kelly est le «gros menteur» auquel un membre du personnel de la Maison-Blanche a fait référence sous le couvert de l'anonymat dans cet article du Washington Post. «Pour employer des mots que le général pourrait comprendre, sa gestion du scandale Porter constitue un manquement au devoir», a ajouté la même personne.

Une semaine après la démission de l'ancien secrétaire du personnel de la Maison-Blanche, la tempête ne s'est pas apaisée sur la façon dont le chef de cabinet de la Maison-Blanche et d'autres responsables ont géré les accusations de violences conjugales qui auraient dû empêcher Porter d'occuper son poste.

Au contraire, cette tempête a pris de l'ampleur hier à la suite de l'audition du directeur du FBI Christopher Wray devant la commission du Sénat sur le Renseignement. Ce dernier a indiqué que l'agence a complété en juillet dernier son enquête sur le passé de Porter et fermé le dossier complètement le mois dernier.

Or, il y a une semaine, la Maison-Blanche a invoqué l'enquête en cours du FBI pour expliquer le maintien de Porter à son poste. Même s'il avait accès à des documents hautement classifiés, ce dernier n'a jamais reçu une autorisation de sécurité permanente et n'en aurait jamais reçu une en raison des accusations dont il a fait l'objet.

Kelly n'est pas le seul responsable de la Maison-Blanche mis en cause par ce scandale. Le conseiller juridique de la Maison-Blanche Don McGahn l'est également. Les deux auraient dû réclamer le départ de Porter il y a plusieurs semaines ou mois. Or, selon une nouvelle explication présentée par la Maison-Blanche hier, il a fallu que le Daily Mail publie son article sur les allégations des deux ex-femmes de Porter pour que Kelly et McGahn apprennent les détails des accusations dont il faisait l'objet.

La porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Huckabee Sanders a affirmé en outre que les responsables du Bureau de la sécurité du personnel de la Maison-Blanche n'avaient pas pris une décision finale sur l'autorisation de sécurité de Porter au moment de la publication de l'article du Daily Mail.

Cette explication a suscité le scepticisme, c'est le moins qu'on puisse dire. Sous le couvert de l'anonymat, des membres du personnel de la Maison-Blanche ont indiqué que Kelly et McGahn savaient depuis au moins novembre que le passé de Porter était problématique.

Donald Trump, pour sa part, n'est pas encore directement blâmé dans cette affaire mais il a certainement contribué à alimenter la tempête en prenant la défense de Porter vendredi dernier et en refusant de condamner la violence conjugale, une question qui n'a pas semblé avoir été traitée de façon sérieuse par ses subalternes.

À lire ou à entendre les médias américains, on se rend compte que les fuites et le chaos auxquels John Kelly devait mettre fin sévissent aujourd'hui autant qu'avant son arrivée. Et le général à la retraite est désormais la cible des confidences assassines de plusieurs membres du personnel de la Maison-Blanche qui semblent avoir perdu tout respect pour lui.

Pourtant, Kelly n'est pas nécessairement le plus «gros menteur» de la Maison-Blanche.