La question se pose après la publication d'un article du New York Times faisant état de deux prêts mirobolants versés à l'entreprise familiale de gestion immobilière de Jared Kushner par deux institutions financières dont les plus hauts dirigeants ont rencontré ce dernier à plusieurs reprises à la Maison-Blanche.

Joshua Harris, fondateur milliardaire de la société d'investissement privé Apollo Global Management, a servi de conseiller à l'administration Trump pour son plan d'infrastructures. Il a aussi discuté d'un emploi à la Maison-Blanche avec Kushner. L'emploi ne s'est pas matérialisé mais Kushner Companies a reçu d'Apollo un prêt de 184 millions de dollars, soit le triple du prêt moyen accordé par cette société.

Kushner Companies a reçu un prêt encore plus important de Citigroup - 325 millions de dollars - peu après que le pdg de cette institution a rencontré le conseiller et gendre du président. Selon une source citée par le Times, les deux hommes ont parlé de politique financière et commerciale, n'abordant pas les affaires de la famille Kushner.

Un porte-parole de Kushner Compagnies a juré que le rôle de Jared Kushner à la Maison-Blanche n'a aucunement influencé les relations de l'entreprise avec Apollo et Citigroup. Une porte-parole d'Apollo a précisé de son côté que Joshua Harris n'a pas été mêlé aux décisions de la société concernant le prêt à Kushner Companies. Et une porte-parole de Citigroup a rappelé que le groupe avait noué des liens d'affaires avec Kushner Companies bien avant l'arrivée de Kushner à la Maison-Blanche.

N'empêche : Jared Kushner, qui a conservé des intérêts considérables dans l'entreprise familiale, s'est placé dans des situations entraînant, au minimum, une apparence de conflits d'intérêts. Au pire, il a été mêlé à des histoires de corruption épiques.

Comme le note le Times, peu après que Kushner Companies a reçu les 184 millions d'Apollo, la société d'investissement privé s'est retrouvée grandement avantagée par la réforme fiscale proposée par la Maison-Blanche. Le président est en effet revenu sur sa promesse électorale de mettre fin à la pratique d'imposer à un taux préférentiel l'intérêt passif des fonds spéculatifs et des sociétés d'investissement privé comme celle de Joshua Harris.