1320. C'est le nombre de personnes qui ont perdu la vie dans un accident d'avion en 2014, en comptant les 162 personnes disparues avec l'avion d'AirAsia, le 28 décembre. On compte donc trois fois plus de victimes cette année qu'en 2013, selon le Bureau of Aircraft Accidents Archives (B3A) de Genève. Il s'agit du pire bilan depuis 2005. L'année 2014 aura été sombre pour l'aviation.

Le bilan est particulièrement lourd pour les compagnies aériennes asiatiques, qui comptent trois des pires écrasements de l'année. Malaysia Airlines a payé le plus lourd tribut avec la perte de 537 vies humaines dans deux écrasements, en mars et en juillet. Cette année difficile se termine avec la disparition d'un avion appartenant à la filiale indonésienne d'AirAsia, une compagnie... malaisienne low cost.

Mais il serait injuste de tenter de faire des liens entre ces trois écrasements, selon Nic Stoss, ancien directeur des enquêtes concernant les accidents d'aviation pour le Bureau de la sécurité des transports du Canada. «Le premier écrasement demeure complètement inexpliqué [le vol 370], un autre a été abattu et le dernier, il semble qu'on aura davantage d'information de celui d'AirAsia, car ils devraient retrouver l'avion. Ces trois événements ne sont pas liés», explique-t-il.

Quant au fait que cette compagnie offre des vols à bas coût, M. Stoss précise qu'au Canada, par exemple, les mêmes critères de qualité et les mêmes règles s'appliquent aux petites et aux grandes compagnies aériennes.

Jusqu'ici, AirAsia, une compagnie créée en 1993 qui exploite des appareils du constructeur aéronautique français Airbus, n'avait encore jamais perdu d'avion dans un écrasement. M. Stoss se rappelle toutefois qu'AirAsia n'était pas autorisée en Europe il y a quelques années. Une petite recherche sur l'internet nous apprend qu'effectivement, le transporteur a été inscrit sur la «liste noire» de l'Union européenne (UE), c'est-à-dire la liste des transporteurs aériens faisant l'objet d'une interdiction d'exploitation dans l'UE, entre 2007 et 2010.

Mais malgré cette mauvaise année pour le transport aérien, le nombre de morts dans les écrasements tend à diminuer, et ce, en dépit de l'augmentation continue du trafic aérien. Entre 2004 et 2014, on compte effectivement en moyenne 1003 morts par année, selon les données du B3A. Or la moyenne des morts par année pour la période entre 1993 et 2003 est de 1710.

En 2014, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) indique que les compagnies aériennes ont transporté 3,2 milliards de passagers (une hausse de 5% par rapport à 2013) et réalisé un nombre record de vols, soit 33 millions.

Les tragédies de 2014

Disparition du vol 370 Malaysia Airlines

Le vol 370 demeure un des plus grands mystères de l'aviation. L'appareil qui assure la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin disparaît des écrans radars le 8 mars avec 239 personnes à son bord, alors qu'il survole le golfe de Thaïlande. Selon le B3A, l'avion aurait volé plusieurs heures après sa disparition dans la direction opposée à sa trajectoire. Le B3A dit n'avoir jamais connu de cas semblable.

Un Boeing de Malaysia Airlines abattu

L'écrasement le plus meurtrier de l'année (et le pire depuis 1996) est celui de Malaysia Airlines. Le Boeing 777 qui reliait Amsterdam et Kuala Lumpur a fait 298 victimes, le 17 juillet dernier. L'avion a été abattu par un missile alors qu'il traversait l'espace aérien de l'Ukraine, au-dessus de Donetsk, région contrôlée par les séparatistes prorusses.

Air Algérie, un crash qui résonne jusqu'au Québec

L'écrasement de l'avion Swiftair (exploité pour le compte d'Air Algérie) dans la région de Gao au Mali a coûté la vie à 116 personnes et aura eu un écho particulier au Québec, le 24 juillet. À bord de l'appareil se trouvaient cinq Québécois, en plus de six résidents permanents, dont plusieurs d'origine burkinabé. L'avion a chuté au moment où il contournait une zone orageuse.