Au moins 106 journalistes ont été tués dans 39 pays en 2011, soit près de deux journalistes par semaine, selon le rapport annuel de l'ONG «Presse Emblème Campagne» (PEC) publié lundi.

Les troubles liés au «Printemps arabe» ont été à l'origine d'au moins 20 décès.

En 2010, 105 journalistes ont été tués, moins que l'année record 2009, avec 122 journalistes tués, en raison du massacre de 32 journalistes aux Philippines en un seul jour, selon le décompte de la PEC.

«L'année écoulée a été particulièrement dangereuse pour de nombreux employés des médias, en raison des soulèvements dans plusieurs pays arabes. Au moins 20 journalistes sont morts dans l'exercice de leur métier pendant ces troubles. Une centaine d'autres employés des médias ont été attaqués, harcelés, arrêtés, blessés lors des événements en Égypte, Libye, Syrie, Tunisie et Yémen», a affirmé le secrétaire général de la PEC Blaise Lempen.

Le pays le plus dangereux pour les journalistes est le Mexique, comme en 2010, avec au moins 12 victimes depuis janvier.

Le Pakistan a été le deuxième pays le plus meurtrier (comme en 2010), avec 11 tués, principalement dans les zones frontalières de l'Afghanistan.

L'Irak a été le troisième pays le plus dangereux, avec sept morts, comme la Libye, où sept journalistes sont décédés en relation avec le conflit.

Les Philippines sont au 5e rang (six tués), avec le Brésil (six) et le Honduras (six). Suivent le Yémen (cinq), la Somalie (quatre), puis l'Afghanistan (trois), l'Inde (trois), l'Égypte (trois), la Russie (trois) et le Pérou (trois).

Deux journalistes sont morts au Bahreïn, et deux en Thaïlande. Un journaliste a été tué dans chacun des pays suivants: Algérie, Azerbaïdjan, Bolivie, Chine, Colombie, Côte d'Ivoire, Gaza (Territoires palestiniens occupés), Guatemala, Haïti, Népal, Nigéria, Ouganda, Panama, République démocratique du Congo (RDC), République dominicaine, Salvador, Sierra Leone, Syrie, Tunisie, Ukraine, Venezuela, Vietnam.

Par région, l'Amérique latine a été la plus meurtrière, avec 35 journalistes tués en un an, suivie par l'Asie avec 30 tués.

Au Moyen-Orient (y compris l'Afrique du Nord), 28 journalistes sont morts, en raison des troubles dans plusieurs pays arabes.

Huit journalistes ont été tués en Afrique (sans l'Afrique du Nord).

En Europe, quatre victimes sont à déplorer, 3 en Russie et 1 en Ukraine.

«Un an après le début de la révolution en Tunisie le 17 décembre, les progrès sont très lents sur le terrain et les habitudes du passé continuent de restreindre la liberté de la presse. Les jeunes qui manifestent sur les réseaux sociaux, dans les blogues et dans la rue continuent de se heurter à l'usage de la force», a déclaré la présidente de la PEC Hedayat Abdel Nabi.

Les journalistes femmes ont payé en particulier un prix très lourd lors du «printemps arabe», avec plusieurs cas de violences sexuelles en Égypte et Libye.

Plus des deux tiers des victimes (68) sont mortes dans des pays traversant une période de conflit (guerre ouverte, soulèvements populaires, répression sanglante, terrorisme, criminalité à grande échelle), le reste dans des pays en paix.