Le chef des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, a averti mardi que la Bosnie risquait le même scénario que la Yougoslavie, à savoir un éclatement, si les dirigeants musulmans continuaient, selon lui, à mettre en cause la Republika Srpska.

«Beaucoup de gens en Yougoslavie avaient souhaité que ce pays fonctionne, mais elle s'était dissoute parce que certains y avaient méprisé d'autres», a déclaré le premier ministre serbe bosniaque dans une interview à l'hébdomadaire bosniaque Fokus.

«Si cette même pratique se poursuit en Bosnie (à l'égard des Serbes, ndlr), il n'existe pas d'Amérique ou d'autres puissances qui peuvent empêcher le même scénario ici», a ajouté M. Dodik.

Au début des années 1990, quatre des six ex-républiques de la fédération yougoslave -- la Bosnie, la Croatie, la Macédoine et la Slovénie -- ont fait sécession, laissant ensemble la Serbie et le Monténégro qui se sont, à leur tour, séparées en 2006.

La proclamation de leur indépendance par la Croatie (1991) et par la Bosnie (1992) a été suivi de guerres qui ont fait 20.000 morts dans la première et quelque 100.000 dans la seconde.

M. Dodik a accusé «l'élite politique musulmane de mettre constamment en cause» l'existence de la Republika Srpska (RS), entité serbe bosniaque (49% du territoire) qui, depuis la fin de la guerre de Bosnie (1992-1995) compose ce pays, ensemble avec la Fédération croato-musulmane. Ces entités sont unies par de faibles institutions centrales.

«Nous ne souhaitons pas un quelconque projet imposé (sur la composition de la Bosnie, ndlr)», a affirmé M. Dodik.

Des responsables politiques des trois principales communautés locales doivent entamer, après les élections municipales d'octobre, leurs discussions sur les réformes constitutionnelles, réclamées par la Communauté internationale avec pour but de renforcer le gouvernement central.