Le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama est attendu dans les jours prochains en Europe et au Proche-Orient pour sa première grande tournée à l'étranger qui apparaît comme un apprentissage pour son éventuel rôle de commandant en chef.

Le sénateur de l'Illinois, sans réelle expérience en politique étrangère, doit effectuer une tournée en Jordanie, Israël, Allemagne, France et Grande-Bretagne.

M. Obama pourrait également effectuer en marge de ce voyage une visite, avec d'autres parlementaires américains, en Irak et en Afghanistan. Pour des raisons de sécurité, aucun détail n'a été donné concernant cet éventuel segment du voyage.

La dernière visite de M. Obama en Irak remonte à janvier 2006. Si celle en Afghanistan était confirmée, ce serait la première fois qu'il s'y rendrait.

L'adversaire républicain de M. Obama, John McCain, s'est rendu en Irak à huit reprises dont la dernière fois en mars à l'occasion d'une tournée en Europe et au Proche-Orient.

Au cours d'une conférence de presse mardi, le président George W. Bush a conseillé à M. Obama de profiter d'une éventuelle visite à Bagdad pour écouter les conseils de l'ambassadeur américain Ryan Crocker ainsi que ceux du commandant des forces américaines en Irak, le général David Petraeus et des responsables irakiens.

Hostile à la guerre en Irak, M. Obama s'est engagé, s'il est élu en novembre, à finir la guerre de «façon responsable» et à rapatrier la majorité des troupes américaines à l'horizon de l'été 2010.

M. Obama doit commencer sa tournée par la Jordanie. Selon un haut responsable jordanien, il est attendu à Amman le 22 juillet où il aura des entretiens avec le roi Abdallah II.

Des responsables israéliens et palestiniens ont indiqué de leur côté que le candidat démocrate devrait rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie) et le premier ministre isréalien Ehud Olmert à Jérusalem le 23 juillet. En mars, M. McCain s'était rendu en Israël mais pas dans les territoires palestiniens.

Début juin, au cours d'un de ses premiers discours de politique étrangère devant le principal lobby pro-israélien aux États-Unis, M. Obama avait estimé que «la sécurité d'Israël est sacro-sainte» et reconnu que «les Palestiniens avaient besoin d'un État viable».

Il avait également affirmé que «Jérusalem restera la capitale d'Israël et que la ville doit rester indivisible», provoquant la colère de M. Abbas qui avait rappelé que la partie orientale de Jérusalem était considérée par les Nations unies comme un territoire occupé depuis sa conquête par les troupes israéliennes en 1967.

L'équipe de M. Obama a expliqué par la suite que le sénateur de l'Illinois n'était pas opposé aux négociations israélo-palestiennes sur l'avenir de la Ville Sainte.

Barack Obama devrait se rendre à Berlin le 24 juillet et prononcer un discours, probablement au pied de la «Colonne de la victoire», monument immortalisé par le cinéaste Wim Wenders dans «Les ailes du désir», sur une place capable d'accueillir des centaines de milliers de personnes.

Une source proche de la présidence française a affirmé de son côté que Nicolas Sarkozy devrait recevoir Barack Obama le 25 juillet à l'Elysée.

Le candidat démocrate doit également se rendre à Londres. Il devrait s'entretenir avec le premier ministre Gordon Brown qu'il a déjà eu l'occasion de rencontrer à Washington en avril, ainsi qu'avec le leader du parti conservateur, David Cameron.

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont travaillé de près avec les États-Unis pour que l'Iran cesse ses activités d'enrichissement nucléaire. Ces trois pays européens sont également de proches alliés des Américains en Afghanistan. L'Allemagne et la France étaient en revanche opposées à la guerre en Irak.