Un couvre-feu a été décrété mardi à Baqouba, au nord-est de Bagdad, a indiqué un responsable de l'armée irakienne faisant état d'une menace de kamikazes venus perpétrer dans ce bastion d'Al-Qaeda des attentats suicide contre les forces de sécurité.

«Le commandement a annoncé un couvre-feu commençant à 12H00 (5 h HAE) et se terminant mercredi à 06H00 (23 h HAE)», a déclaré à l'AFP un responsable militaire irakien sous couvert de l'anonymat.

«Nous avons des informations sur des kamikazes, munis de ceintures d'explosifs, arrivés à Baqouba pour perpétrer des attentats contre les forces de sécurité», a-t-il ajouté. «Nous nous emploierons à arrêter des suspects cachés dans les quartiers».

Ce couvre-feu de quelques heures a été décidé après un attentat suicide le matin à Baqouba, à 60 km au nord-est de la capitale irakienne.

Un homme a fait exploser sa ceinture d'explosifs près de l'entrée du commissariat principal de la ville, blessant neuf personnes (7 civils et deux policiers).

La veille, six personnes avaient péri dans deux attentats dans la province de Diyala (dont Baqouba est la capitale), dont un attentat suicide.

Les attentats suicide, surtout ceux commis par des femmes, ont fortement augmenté en 2008 en Irak, indiquant une nouvelle forme de lutte des groupes antiaméricains, notamment Al-Qaeda.

Considérée comme la plus dangereuse d'Irak, la province de Diyala est régulièrement touchée par des attentats, résultat de la lutte meurtrière entre des affiliés d'Al-Qaeda et les «Sahwa», des comités d'anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre le réseau extrémiste et payés par l'armée américaine.

L'armée irakienne, soutenue par l'armée américaine, y a lancé le 29 juillet une vaste opération dénommée «Heureux présage» visant les cellules d'Al-Qaeda.

Le 6 août, trois femmes candidates à des attentats suicide avaient été arrêtées près de Baqouba. Le 22 juin, seize personnes avaient péri dans un attentat suicide commis par une femme à Baqouba.