Un haut gradé américain en charge d'un secteur de Bagdad qui était l'un des plus violents il y a encore quelques mois a assuré lundi que les forces de sécurité américaines et irakiennes étaient «sur le point de parvenir à une sécurité durable».

Le colonel Ted Martin a fait le lien entre le changement observé dans le district de Rachid, à Bagdad, et la «défaite décisive» des forces chiites soutenues par l'Iran en mai et juin.

Depuis lors, il a indiqué avoir observé une baisse spectaculaire du niveau de violence, des signes montrant que la population se détourne des milices chiites et une confiance grandissante envers les forces de sécurité irakiennes.

«Il y a environ une semaine, j'ai discuté avec le général en chef et je lui ai dit que nous étions sur le point de parvenir à une sécurité durable», a-t-il dit à des journalistes par liaison vidéo depuis Bagdad.

Ces remarques ne s'appliquent cependant qu'au district de Rachid, soit le quartier sud de la ville, où est positionnée sa Première brigade de combat de la 4e division d'infanterie américaine, qui opère aux côtés des forces de sécurité irakiennes.

Mais les conditions dans ce quartier font écho au fort recul de la violence observé avec attention et de manière plus générale par le commandement militaire américain, dans la perspective d'une éventuelle diminution des effectifs sur place. Le nombre de militaires américains en Irak s'élevait à 143 000 la semaine dernière.

Lorsque sa brigade est arrivée en mars pour un déploiement qui devait durer 15 jours, le colonel Martin était sceptique sur la possibilité qu'une «sécurité durable» soit à portée de main. «En arrivant dans le pays, je pensais que c'était un objectif plutôt ambitieux et une mission difficile», a-t-il dit.

Le district de Rachid a compté 824 attaques en juillet 2007, soit une moyenne de 27 par jour, faisant de cette zone l'une «des plus dangereuses d'Irak», a-t-il rappelé.

En avril dernier, plus d'un an après la stratégie de renforts en Irak décidée par le président Bush, on comptait encore en moyenne cinq attaques par jour commises par des insurgés dans le district. Mais en juillet, cette moyenne était tombée à 1,5.

Les engins explosifs capables de percer les blindages, liés à l'Iran, sont moins nombreux et les insurgés ont recours à des engins explosifs plus sommaires et moins efficaces, a noté le colonel Martin.

«Ce que je vois actuellement sur le champ de bataille m'indique qu'il y a eu un changement fondamental dans la situation sécuritaire en Irak, et nous nous dépêchons d'en tirer parti», a-t-il expliqué.

«Ce que j'observe, c'est un niveau de confiance que je n'avais pas vu auparavant, et un désir de prendre des risques -pour ouvrir un magasin, traverser la zone, conduire, dépenser un peu d'argent pour de meilleurs vêtements», a-t-il expliqué, notant que «quand la situation sécuritaire est meilleure, les gens s'habillent mieux».

Mais il a ajouté que ses soldats devaient toujours affronter des menaces, notamment venant de mines placées sur les routes, et qu'il avait besoin de temps pour s'assurer que la sécurité est bien là. «Mes tripes me disent que si nous n'y sommes pas encore, nous nous en approchons», a-t-il assuré.