Les cinq détenus enfermés depuis des années dans la prison de Guantanamo et accusés d'avoir participé aux attentats du 11 septembre devaient être entendus mercredi et jeudi par un tribunal militaire, selon Amnesty International, présent sur place.

L'organisation internationale, qui a envoyé un observateur sur la base navale de Guantanamo à cette occasion, a précisé que ces hommes étaient notamment entendus sur leur décision, début juin, de se représenter seuls, sans l'aide de leurs avocats.

Il s'agit d'une audience préliminaire au procès de ces cinq hommes, dont la date n'a toujours pas été fixée.

Parmi eux, figure Khaled Cheik Mohammed, présenté comme un proche de ben Laden qui se revendique comme le «cerveau» du 11 septembre. Lors d'une précédente audience, début juin, il avait été le premier à récuser ses avocats, avant d'être suivi par ses quatre co-accusés, Ramzi Ben al-Shaiba, Ali Abd al-Aziz Ali, Wallid ben Attash et Mustapha al-Hawsawi.

«Il ne faut pas oublier qu'on a refusé à ces hommes toute représentation légale depuis des années alors qu'eux et d'autres étaient victimes parallèlement de crimes contraires aux lois internationales, comme la torture», a commenté Amnesty dans un communiqué.

Ces audiences interviennent une dizaine de jours avant l'ouverture prévue le 21 juillet du premier procès d'un détenu de Guantanamo, Salim Hamdan, ancien chauffeur d'Oussama ben Laden. Mais ce procès pourrait être ajourné, après la décision de la Cour suprême de justice américaine d'ouvrir la porte des tribunaux civils aux détenus de Guantanamo.

Un juge a été nommé pour décider si la justice militaire peut statuer et devrait, selon la presse, rendre sa décision le 17 juillet.

«Le gouvernement devrait abandonner les tribunaux militaires et se tourner vers les tribunaux civils», a ajouté Amnesty International.