Le virus de la grippe H1N1 vient de faire sa première victime à l'extérieur de l'Amérique du Nord. Le Costa Rica a confirmé hier le décès d'un homme de 53 ans qui ne s'était jamais rendu au Mexique. Les pays épargnés par la fameuse maladie sont de moins en moins nombreux chaque jour.

Au moment d'écrire ces lignes, les derniers bilans des agences de presse faisaient état de plus de 3400 personnes contaminées dans 30 pays en Europe, en Asie, en Océanie et dans les trois Amériques. La journée a été particulièrement éprouvante pour les États-Unis, qui ont répertorié un peu plus de 600 nouveaux cas et en dénombrent maintenant plus que le Mexique, foyer de l'épidémie. Au Québec, les regards se sont de nouveau tournés hier vers le Collège Charlemagne, cette école privée de Montréal où le premier cas de grippe en milieu scolaire avait été diagnostiqué la semaine dernière. Les autorités ont obtenu hier la confirmation qu'un troisième élève de la même classe a contracté le virus H1N1, ce qui porte à 16 le nombre total de malades dans la province.

Puisque les trois élèves - dont l'âge n'a pas été dévoilé - se portent bien et que leurs symptômes sont bénins, la mise en quarantaine de l'établissement a été écartée. La découverte du premier cas avait pourtant créé une certaine commotion au Collège Charlemagne. Lundi, le tiers des élèves ne se sont pas présentés à leurs cours. «Nous avons envoyé une lettre aux parents vendredi soir pour les prévenir qu'il y avait un deuxième cas et qu'il y en aurait sans doute d'autres puisque le virus se transmet de personne à personne. Mais pour l'instant, il n'est vraiment pas question de fermer l'école», a affirmé hier la directrice du Collège, Julie Beaudet. Dès jeudi, la quasi-totalité des enfants étaient de retour en classe, a-t-elle insisté.

«Ces trois cas seraient survenus même si on avait privé les 1400 élèves de leurs cours», a aussi affirmé hier le Dr Alain Poirier, de la direction nationale de la santé publique. Le meilleur moyen de limiter la propagation de l'épidémie, c'est de respecter rigoureusement les règles d'hygiène, de se laver régulièrement les mains et de rester chez soi si l'on a des symptômes de la grippe, a-t-il répété hier. «Nous sommes tous des vecteurs potentiels de la maladie.»

Le Canada a conservé le troisième rang des pays les plus touchés, avec 39 nouveaux cas pour un total de 281. La maladie montre cependant encore peu de virulence au pays. Elle n'a nécessité que trois hospitalisations, et un seul décès - celui d'une Albertaine d'une trentaine d'années - lui a été associé.

Des Japonais infectés au Canada

Signe indéniable que la grippe H1N1 poursuit sa progression, le virus a aussi fait un bond du Canada vers l'Asie au cours des dernières heures. Trois étudiants et leur professeur japonais ont été placés en quarantaine à leur retour d'un voyage scolaire en Ontario, après que des analyses préliminaires eurent confirmé qu'ils étaient atteints de la maladie. Tokyo s'est immédiatement lancé à la recherche de tous les autres passagers qui auraient pu entrer en contact avec eux pour les placer à leur tour en confinement dans un hôtel près de l'aéroport de Narita.

La célèbre station balnéaire mexicaine d'Acapulco a aussi dû se résoudre à appliquer des mesures pour le moins exceptionnelles en annonçant la fermeture de tous les bars et restaurants prisés par les touristes après la découverte des trois premiers cas suspects de la région. La nouvelle a surpris d'autant plus que Mexico commençait, à l'inverse, à rêver d'un retour à la normale. Une seule nouvelle infection a été signalée depuis quatre jours, et les mesures draconiennes mises en place il y a deux semaines sont progressivement levées. Les écoles primaires doivent rouvrir demain, les services religieux reprennent ce matin dans les églises et les stades accueilleront bientôt de nouveau les amateurs de foot.

Avec l'Agence France-Presse, Reuters, Associated Press