Les réalisateurs de courts métrages du Québec font un cinéma responsable, social, plutôt que basé sur le divertissement.

Voilà le constat que dresse le président du jury du premier volet compétitif du festival Regard sur le court métrage au Saguenay, l'acteur français Laurent Lucas. Au cours des derniers jours, en compagnie des autres membres du jury, Bogdan Stefan et Guylaine Dionne, il a assisté à toutes les projections en salle et a ainsi vu tous les courts métrages en compétition, soit plus d'une centaine.

«Le niveau est très fort. Il n'y a pas beaucoup de films que j'aurais mis sur «l'avance rapide». Il y a de la super qualité. J'étais toujours avide d'en voir davantage», raconte M. Lucas, qui s'est installé au Québec il y a six ans.

Ce dernier ne pouvait trouver un seul qualificatif pour caractériser les courts métrages québécois. Il remarque que les thèmes sont différents, tout comme les genres, que ce soit du documentaire, de la fiction ou de l'animation. Mais la majorité d'entre eux a une portée plus sociale. «C'est un cinéma conscient de ses responsabilités», note-t-il.

Il raconte que la sélection pour les différents prix n'a pas donné lieu à de grosses délibérations entre les membres du jury. Ils ont tous mis en commun leurs coups de coeur, puis ont délibéré pour arriver à un consensus. Il y avait fréquemment des recoupements entre les choix de chacun, ce qui a facilité le travail.

«Quand on fait une sélection, ce n'est pas compliqué: ça nous plaît ou pas, ça vient nous chercher ou pas. Après, on peut dire pourquoi. Mais au départ, c'est un choix personnel et c'est ainsi pour tout le monde», estime l'acteur, que l'on a pu voir dans plusieurs productions, dont, au Québec, Sur la trace d'Igor Rizzi, de Noël Mitrani, La capture de Carole Laure et Toi de François Delisle.

En même temps, il est bien conscient que l'obtention d'un prix est intéressant pour un réalisateur: «C'est un encouragement qui confirme qu'il est sur la bonne voie, et qu'il doit continuer».

Gens d'ici

En assistant aux projections et en discutant avec les spectateurs et les participants, Laurent Lucas a constaté que les gens de la région s'approprient le festival, qu'il ne faudrait pas le leur retirer, un peu comme une franchise de hockey, pour reprendre sa comparaison. Il a été emballé par les foules, les réactions des cinéphiles, qui suivent le festival avec enthousiasme.

Il se promet de revenir l'an prochain, mais comme visiteur, avec ses fils, pour leur faire vivre l'ambiance du festival.