L'idée d'un grand festival de cinéma à Montréal refait surface. François Macerola, président et chef de la direction de la SODEC, estime qu'il est temps d'agir de nouveau dans le dossier des festivals de cinéma montréalais.

Prenant pour exemple la réussite de l'événement Montréal complètement cirque, l'éminent gestionnaire compte bientôt soumettre l'idée d'une grande manifestation cinématographique regroupant les trois plus importants festivals de cinéma de la métropole, soit le Festival des films du monde, le Festival du nouveau cinéma, et Fantasia.

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«J'en suis présentement à une étape de réflexion, précise François Macerola au cours d'un entretien accordé à La Presse. Je compte soumettre cette idée bientôt aux dirigeants de ces trois festivals. Évidemment, chaque festival conserverait son identité propre. Il faut trouver une solution pour redonner à Montréal son éclat et celle-ci me semble acceptable. Le cinéma devrait être une fête dans cette ville.»

Une restructuration

François Macerola affirme être conscient des écueils qui l'attendent. Regrouper les forces du FFM, du FNC et de Fantasia implique d'abord un changement de dates au calendrier pour au moins deux de ces événements. Dans l'état actuel des choses, ce «méga-festival» ne pourrait se tenir qu'à l'automne, après la tenue du Festival de Toronto, histoire d'avoir aussi un accès aux productions présentées en primeur là-bas. Son idée appelle aussi un rassemblement d'individus habitués à préserver jalousement leur chasse gardée depuis très longtemps.

«J'ai l'intention d'en faire un projet personnel, indique le président. Je crois que nous en sommes maintenant rendus à cette étape. Les différents intervenants semblent aujourd'hui plus ouverts à cette idée. Bien sûr, Serge Losique a toutes les raisons du monde d'être frustré à cause de la suppression du financement public au FFM il y a six ans, mais je ne lance pas la serviette.»

«Monsieur Losique est un homme généreux qui a consacré sa vie au cinéma et à son festival, dit François Macerola. Et j'espère les convaincre, lui et les autres, de la viabilité d'un projet enthousiasmant qui pourrait attirer des commanditaires de façon beaucoup plus substantielle. Plutôt que de fonctionner chacun de notre côté de façon isolée, regroupons nos ressources de façon plus sensée et plus intelligente. Et faisons une grande fête du cinéma qui rassemblera toutes les générations de cinéphiles.»

Le président de la SODEC compte avancer aussi les sommes nécessaires à la tenue d'un festival de grande envergure. Il précise par ailleurs que son idée n'est pas de concurrencer le Festival de Toronto ni de tenter de faire de Montréal le rendez-vous des stars hollywoodiennes.

«Tant mieux si elles viennent, mais ce n'est pas le but, prévient-il. Toronto a son créneau; Montréal a le sien. Je vois plutôt cet événement comme une célébration à laquelle participeraient toutes les forces vives du milieu du cinéma.»

Même si la tentative de restructuration des festivals de cinéma montréalais a lamentablement échoué en 2005, François Macerola, qui était au Cirque du Soleil à l'époque, reste optimiste.

«Nous avons tous les atouts pour redonner à Montréal la place qui lui revient», soutient-il.

Qu'en penseront les principaux intéressés?