On se souviendra longtemps de la 89e cérémonie des Oscars comme de la soirée de l'#envelopegate. Retour sur l'imbroglio qui fait jaser sur les réseaux sociaux.

À qui la faute?

Warren Beatty et Faye Dunaway? Les comptables? Les régisseurs de plateau? À ce sujet, l'#envelopegate est clair comme de l'eau de roche: le cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers (PwC), chargé de la remise des trophées, a pris l'entière responsabilité de l'imbroglio qui a mené à l'annonce de la victoire de La La Land à la place de Moonlight, dimanche soir au Dolby Theatre de Los Angeles. La firme a présenté ses excuses, affirmant que les présentateurs du prix Warren Beatty et Faye Dunaway s'étaient vu remettre la mauvaise enveloppe. «Nous regrettons profondément ce qui s'est passé», a-t-elle précisé dans un communiqué.

Piste d'explication

Dans les coulisses, les deux comptables (Martha Ruiz et Brian Cullinan) étaient comme à leur habitude placés respectivement côté cour et côté jardin. Ils détenaient chacun un des deux exemplaires de l'enveloppe («au cas où») qui contient le nom du lauréat pour chaque catégorie. Alors qu'Emma Stone a bel et bien reçu la sienne pour l'Oscar de la meilleure actrice, la copie de cette dernière était toujours dans les mains de Brian Cullinan qui, par mégarde, l'a visiblement remise à Warren Beatty, chargé de présenter la prochaine catégorie. Il aurait, selon le Wall Street Journal, publié quelques secondes plus tôt sur Twitter une photo d'Emma Stone dans les coulisses, Oscar à la main. Brian Cullinan a depuis effacé le cliché sur le réseau social.

Nouvelles enveloppes

En fin de journée hier, PwC n'avait pas encore fait la lumière sur ce qui aurait pu causer la bévue. Cependant, on sait que pour la toute première fois, le design des enveloppes avait été modifié: le lettrage doré sur papier rouge semble avoir été plus dur à déchiffrer sur l'enveloppe! Une explication privilégiée notamment par le New York Times, qui a précisé que l'Académie était responsable de ce changement et non PwC.

Beatty et Stone sur la défensive

Warren Beatty, même s'il a été rapidement absous par PwC, a selon le USA Today refusé de remettre à un garde de sécurité, à sa sortie de scène, les deux enveloppes qui prouvaient son innocence par rapport à cette terrible méprise. «Les gens pensaient que je dramatisais, mais ce n'était pas le cas. Quelque chose clochait. Je l'ai montrée à Faye, et elle a dit "La La Land"», a tout de suite confié Warren Beatty au Daily Mail, dans les coulisses. Pour sa part, Emma Stone a simplement tenu à confirmer qu'elle ne s'était pas une seconde départie de l'enveloppe qui l'a consacrée meilleure actrice. «Je ne comprends pas ce qui s'est passé, car je tenais mon enveloppe pendant tout ce temps-là. Je ne veux accuser personne, mais je l'avais dans les mains!», a-t-elle indiqué.

Jenkins et horowitz réagissent

Le producteur de La La Land Jordan Horowitz, qui a rétabli les faits sur scène dimanche soir, s'est confié en entrevue hier matin à Good Morning America. «C'était un moment surréaliste, a-t-il lancé. Je voulais m'assurer que la bonne chose soit faite. À ce moment, il ne s'agissait plus de moi, mais de m'assurer que Moonlight ait la reconnaissance qu'il méritait.» Le réalisateur du vrai film gagnant, Barry Jenkins, a quant à lui tenu à souligner le geste de Jordan Horowitz sur scène en publiant sur Twitter: «Jordan Horowitz. Wow. Je glisse doucement dans la réflexion la remise en perspective. Beaucoup de respect pour cela, mec.» Ce à quoi Horowitz a répondu: «Merci, Barry. Félicitations et beaucoup d'amour.»

D'une moquerie à l'autre

Le mot-clic #envelopegate est rapidement devenu populaire sur Twitter et est devenu le théâtre de «mêmes», «GIF» et autres moqueries sur le réseau social. L'#envelopegate s'est également retrouvé en une de nombreux journaux américains. Le Daily News n'a d'ailleurs pas fait dans la dentelle en titrant: «You had one job!» («Vous aviez un boulot!»). Au fil de la journée d'hier, une autre affaire a fait son apparition sur l'internet: lors de l'hommage aux défunts de l'industrie en 2016, une productrice australienne s'est aperçue que sa photo avait été utilisée au-dessus du nom de son amie et compatriote costumière Janet Patterson, disparue en octobre dernier.