Mommy vient de battre en France un premier record détenu par Les Invasions barbares.

Après son premier week-end sur les écrans français, le film de Xavier Dolan a enregistré 273 000 entrées. Au même moment de sa carrière française, en 2003, le long métrage multirécompensé de Denys Arcand avait attiré 256 000 spectateurs.

L'écart se creuse lorsqu'on compare les entrées par copie. Les Invasions barbares étaient sorties dans 455 salles, pour une moyenne de 562 spectateurs par copie. Mommy, avec ses 140 copies de moins (315), enregistre une moyenne de 867 entrées.

Mommy se classe ainsi au troisième rang des sorties de la semaine, derrière Gone girl de David Fincher (avec Ben Affleck) et le film d'horreur pour ados Annabelle.

Parti sur cette spectaculaire lancée, Xavier Dolan semble assuré d'atteindre le seuil du million d'entrées. Il peut même espérer battre le 1,3 million de spectateurs accumulés par la suite du Déclin de l'empire américain, d'autant que Diaphana, son distributeur, a décidé d'ajouter 75 copies en province, pour en porter le total à 390.

On se doutait que le film, qui a profité d'un battage et d'un engouement médiatique sans précédent pour un film québécois, allait marcher à Paris. La question, comme le confiait la semaine dernière le directeur de la distribution de Diaphana, Didier Lacourt, était de savoir comment il allait être accueilli en province. Il aurait pu se retrouver dans le circuit «art et essai»: il semble plutôt en voie d'obtenir un vrai succès populaire, à la grande satisfaction de Dolan qui a déclaré dans les nombreuses entrevues qu'il a accordées aux médias français, ces dernières semaines, vouloir faire des films pour le plus grand nombre.

Le Québécois avait obtenu son meilleur score en France avec Tom à la ferme et ses 140 000 entrées. Laurence Anyways en avait fait 104 000 et Les Amours imaginaires 130 000. D'ici quelques jours, Dolan devrait donc réaliser avec le seul Mommy autant d'entrées qu'avec ses quatre autres films réunis.

Encensé par la critique lors de sa sortie mercredi dernier, le film est désormais solidement porté par un bouche-à-oreille enthousiaste. Entre-temps, dans les médias ou dans la blogosphère, le «film phénomène» continue de faire parler de lui, bien des chroniqueurs, à l'instar de ceux du Nouvel observateur en ligne, s'entendant à dire que l'«omniprésence» de cette oeuvre-choc est «totalement méritée».