Exclusivités japonaises Des «Keijidosha» sur les routes du Québec

Combien de fois les chroniqueurs automobile ont-il décrié le style parfois terne, parfois monotone des voitures japonaises les plus courantes? Combien de fois ont-ils demandé voire imploré les grands constructeurs nippons de nous envoyer ces magnifiques petites autos qu'ils ne réservent qu'à leur propre marché local? Il est maintenant possible de se procurer ces petits bijoux, les Nissan Figaro, les Toyota Sera, les Mazda Carol, les Suzuki Every et les superbes roadsters Honda Beat. Ces superbes petites japonaises sont maintenant disponibles au Québec. Le hic, c'est qu'elles ont une quinzaine d'années et qu'elles se conduisent à droite.

Combien de fois les chroniqueurs automobile ont-il décrié le style parfois terne, parfois monotone des voitures japonaises les plus courantes? Combien de fois ont-ils demandé voire imploré les grands constructeurs nippons de nous envoyer ces magnifiques petites autos qu'ils ne réservent qu'à leur propre marché local? Il est maintenant possible de se procurer ces petits bijoux, les Nissan Figaro, les Toyota Sera, les Mazda Carol, les Suzuki Every et les superbes roadsters Honda Beat. Ces superbes petites japonaises sont maintenant disponibles au Québec. Le hic, c'est qu'elles ont une quinzaine d'années et qu'elles se conduisent à droite.

Si nous pouvons maintenant mettre la main sur ces petites autos originales ainsi que les recherchées Nissan Skyline, c'est grâce au travail acharné de jeunes entrepreneurs québécois. KeiZen Auto est né de l'imagination d'Éric Korzer, son président, et de Bertrand Couvrette, le vice-président. Ces deux passionnés d'auto et leurs associés Franz Korzer et Maria Bertucci, ont découvert qu'ils pouvaient aller chercher ces petites autos originales: au Canada, on peut importer une voiture d'un autre pays sans frais ni modifications techniques en autant qu'elles soient âgées de plus de 15 ans.

Quinze ans, ça vous fait peur? Pas eux! En effet, ces petites autos ont été commercialisées au Japon dès le début des années 90 et plusieurs d'entre elles se retrouvent dans des encans asiatiques où elles sont rachetées par des acheteurs étrangers. Éric et Bertrand ne vont pas eux-mêmes au Japon. Ils font affaires avec des acheteurs néo-zélandais qui s'y connaissent et qui choisissent de véritables petits bijoux pour nos jeunes entrepreneurs.

Outre les fameuses Nissan Skyline de très haute performance qui sont très en demande, les dirigeants de KeiZen Auto préfèrent importer ce qui est connu au Japon sous le vocable de «Keijidosha». Les voitures de cette catégorie doivent répondre à trois critères: petit empattement, faible consommation de carburant et système anti-pollution très efficace. Selon Bertrand Couvrette, ces sous-compactes sont les seules qui ne requièrent pas de vignette de stationnement dans leur pays d'origine. Celles qui se retrouveront en terre canadienne auront entre 50 000 et 100 000 kilomètres au compteur, mais selon Bertrand Couvrette, les taxes d'incitation japonaises obligent presque les propriétaires de voitures de plus de cinq ans à remplacer le moteur pour se plier aux exigences gouvernementales en matière de protection de l'environnement. «Ainsi, nous avons aussi à notre disponibilité tout un inventaire de moteurs de rechange à peine usés!» précise-t-il.

Pour amateurs, collectionneurs et écologistes

Au moment d'écrire ces lignes, les premiers modèles de KeiZen Auto sont exposés devant la résidence de ses dirigeants en attendant d'occuper leur local de vente et service. «Nous travaillons sur ce projet depuis près de deux ans, mais nous sommes vraiment activité depuis six mois, signale Bertrand Couvrette. Nous visons le marché des amateurs, des collectionneurs, même des écolos. Nos clients prendront possession de la voiture de leur choix clés en main. Elle aura été inspectée et préparée avec professionnalisme. On se sera occupé de tout, du dédouanement, à l'inspection de la SAAQ. Aucune auto ne sera modifiée mais il nous faudra y faire créer un numéro de série qui sera reconnu par la SAAQ. Les numéros japonais ne correspondent pas aux registres que la SAAQ possède.» C'est avec fierté d'ailleurs que l'entrepreneur nous a montré la qualité de ses premiers modèles qui ne présentent aucune tache de rouille, même pas sous le capot. Il faut dire que les voitures ne rouillent pas au Japon.

«Le service ne sera pas si compliqué, précise Éric Korzer. La plupart des composantes mécaniques sont semblables à celles des voitures japonaises vendues ici. Et si nous devons faire venir une pièce du Japon, ce sera par avion, ce qui sera plus rapide que chez un concessionnaire local qui doit faire venir une pièce, disons, de Vancouver, mais qui sera expédiée par voie terrestre.» Précisons que seules les voitures originales sont importées. Bertrand Couvrette précise que sa compagnie ne veut pas toucher aux voitures modifiées.

Combien?

On serait porté à croire que des voitures aussi exotiques coûte un prix exorbitant. Une belle Toyota Sera 1991 avec portières en ailes de mouette (et mécanique de Corolla) vaudra environ 13 000. Le prix sera semblable pour l'excitant roadster Honda Beat (à moteur de moto). La Nissan Figaro aux allures rétro est une voiture d'environ 18 000 alors que la minuscule Mazda Carol (qui pourrait faire concurrence à la Smart) affiche le prix très raisonnable d'environ 7000. La Skyline GT-R bi-turbo à traction intégrale? Il faut débourser environ 23000. Petit inconvénient, toutes ces autos se conduisent à droite. «Mais c'est ce qui fait le charme de posséder de telles autos uniques», mentionne Bertrand Couvrette. «On s'y habitue très vite, comme pour une moto», ajoute Éric Korzer.

Lorsque leur atelier sera bien établi, KeiZen souhaite importer de «nouveaux » modèles bientôt disponibles comme la Mazda AZI, la belle Suzuki Cappucino et la S-Cargo. Ils ne craignent pas la concurrence américaine -les États-Unis ne peuvent importer des autos de moins de 25 ans, affirme M. Couvrette-, mais ils pensent à ouvrir une succursale à Toronto si KeiZen Auto prend son élan au Québec. Le mot japonais «Keizen» veut dire amélioration constante, selon Bertrand Couvrette. Est-ce le sort qui attend KeiZen auto?

Pour en savoir plus: www.keizenauto.com