Au cours des derniers mois, nous avons reçu à La Presse de nombreux courriels de lecteurs désireux de dénoncer le fait que certains constructeurs et concessionnaires offrent dans leur publicité des véhicules neufs pour moins de 15 000$, alors qu'ils ne les avaient pas.

Au cours des derniers mois, nous avons reçu à La Presse de nombreux courriels de lecteurs désireux de dénoncer le fait que certains constructeurs et concessionnaires offrent dans leur publicité des véhicules neufs pour moins de 15 000$, alors qu'ils ne les avaient pas.

En théorie, ces véhicules existent. Mais où sont-ils? Combien y en a-t-il? C'est ce que La Presse a tenté de savoir en faisant la tournée de plusieurs concessionnaires de la région de Montréal.

La liste des véhicules annoncés sous la barre des 15 000$ n'est pas très longue. On y trouve notamment la Honda Fit DX (14 990$); la Nissan Versa 1.8 S (14 998$); la Toyota Yaris CE 3 portes (13 725$); la Hyundai Accent GS 3 portes (13 495$), et les Chevrolet Aveo / Pontiac Wave (11 995$). Mentionnons aussi la Chevrolet Optra LS 5 portes (14 630$), la Kia Rio (13 595$) et la Suzuki Swift+ (13 745$).

Peu de Fit et de Yaris, mais beaucoup de Versa

Comme il fallait s'y attendre, tous les modèles étaient disponibles... sur papier seulement! Si la majorité des concessionnaires visités avaient au moins un véhicule de base dans leur inventaire, d'autres devaient le commander chez un concurrent. Cette pratique est courante, mais ce ne sont pas tous les concessionnaires qui collaborent volontiers.

Le modèle le plus difficile à trouver? La Honda Fit DX à boîte manuelle. Chez tous les concessionnaires Honda du Québec, on retrouvait à peine une quinzaine d'unités au moment de notre enquête. Il faut savoir que Honda a décidé que les modèles de base DX à boîte manuelle représenteraient seulement 5 % de la production totale de Fit en 2007. Ce qui explique leur rareté.

De son côté, Toyota comptait seulement une vingtaine de Yaris CE 3 portes dans son réseau de concessionnaires. La situation semblait moins problématique chez Nissan, où l'on dénombrait une soixantaine de Versa de base.

Bref, il semble que les concessionnaires fassent la promotion de véhicules qu'ils n'ont pas nécessairement en main. Au Québec, en vertu de la Loi sur la protection du consommateur, cette pratique est interdite.

Jean-Jacques Préaux, de l'Office de la protection du consommateur (OPC), explique que si un concessionnaire, dans sa publicité locale, ou un constructeur, dans le cadre de sa publicité nationale, mentionne qu'il offre des véhicules vendus à un certain prix (par exemple 14 990$ dans le cas de la Honda Fit), il doit être en mesure de répondre à la demande des consommateurs.

Ainsi, ajoute M. Préaux, il serait inadmissible qu'un acheteur vivant en région éloignée soit obligé de faire plusieurs centaines de kilomètres pour se faire dire par un concessionnaire qu'il n'a pas en inventaire le modèle annoncé.

Par contre, dans un grand centre comme Montréal (pourvu que le modèle existe en quantité suffisante), l'OPC serait plus tolérante puisque le consommateur peut facilement se déplacer d'un concessionnaire à l'autre.

Si un consommateur croit avoir été lésé, il peut porter plainte à l'OPC, qui fera en quelque sorte office de médiateur entre les parties pour en arriver à une entente. C'est que l'OPC ne peut obtenir un dédommagement pour le consommateur: son seul pouvoir est d'émettre un constat d'infraction si elle juge que le constructeur ou le concessionnaire n'a pas respecté la loi.

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Office de la protection du consommateur

www.opc.gouv.qc.ca