> De la lampe de sanctuaire au gyrophare

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> Le fameux «ensemble police»

On ne sait pas exactement quant la «machine» est arrivée pour la première fois dans le décor montréalais. Certains documents d'archives indiquent que les premières autos auraient fait leur apparition dans les rues de Montréal entre 1897 et 1903. Mais ce n'est qu'en 1913 que la police fait l'acquisition de son premier véhicule. De marque Stageman, le véhicule, dont la provenance est incertaine, ressemble plus à un fourgon qu'à une auto. Perché haut sur ses quatre pneus sans chambre à air, le Stageman, dont la cabine ouverte est séparée de la section «cargo», a une portière sur le côté droit permettant d'y faire monter les détenus.

D'ailleurs, le premier véhicule de la police n'est pas affecté à la patrouille, mais au transport de prisonniers entre les différents postes, le quartier général, les prisons et l'école de réforme.

«Outre l'augmentation du nombre de prisonniers, les distances à parcourir sont devenues telles que les deux vieux fourgons cellulaires tirés par des chevaux ne peuvent suffire à la tâche», écrit Jean Turmel dans Police de Montréal - historique du service, publié en avril 1974. Le document, obtenu auprès des conservateurs du Musée de la police de la Ville de Montréal, couvre la période 1909-1971.

À cette époque, comme très peu de personnes savent conduire une «machine», la police doit embaucher des chauffeurs. Ils portent le grade de gendarme, portent l'uniforme et sont soumis à la même discipline que les agents. En plus de conduire, les chauffeurs doivent aussi entretenir les véhicules.

Comme la «machine» suscite la curiosité et l'envie de tous, la Ville de Montréal achète en 1912 quelques véhicules et les met à la disposition de certains de ses chefs de service pour les déplacements liés à leur travail. C'est ainsi qu'en octobre 1912, le chef de police de l'époque, le surintendant Campeau, prend possession de son premier véhicule à moteur.

En 1914, quelques mois avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, le service utilise deux fourgons cellulaires et une ambulance.

De 1918 au début des années 1930, la flotte de véhicules s'agrandit mais reste inférieure à 100 unités.

Avant les années 30, l'automobile reste embryonnaire au sein de la police montréalaise et les patrouilles se font principalement à pied, à cheval, à vélo et à moto.

À la fin de la Première Guerre mondiale, la police possède plus de motocyclettes que d'automobiles. «La police de Montréal a d'abord été une police à moto avant d'être une police en auto», précise le commandant Sylvain Bissonnette, l'historien du SPVM. «Les premiers véhicules de police sont surtout des fourgons et des camions, ils servent à déplacer les policiers et à effectuer le transport de prisonniers puisque la majorité des postes ne possèdent pas de cellule.» Ce n'est qu'au début des années 30 que débute réellement la patrouille en auto.

Les communications sans fil

C'est en 1932 que les communications sans fil voient le jour à la police de Montréal. Cette nouvelle technologie donne le nom de «radio police» aux véhicules de patrouille munis de tels appareils. Les mots «Radio Police Montréal» sont inscrits en blanc sur les portières des voitures de couleur noire. À cette époque, il n'y a pas de gyrophares, et l'antenne à ondes courtes est démesurément longue.

De 1925 à nos jours, les véhicules de la police de Montréal ont toujours été, sauf de rares exceptions, achetés des trois principaux constructeurs nord-américains.

En août 1959, le SPVM instaure un service d'ambulance et achète 39 véhicules. Les premières ambulances sont des familiales et, quelques années plus tard, on passe aux fourgonnettes. Le service se procure d'abord des véhicules de marque International; les problèmes mécaniques avec ces fourgonnettes se multiplient et elles sont remplacées graduellement par des Dodge. Le service ambulancier est abandonné en avril 1984.

En 1976, alors que la crise de l'énergie frappe tout le monde, la police cherche à réduire ses coûts de carburant et met en service les premières voitures de patrouille de catégorie intermédiaire: il s'agit de cinq Chevrolet Nova et de cinq Plymouth Valiant. En 1982, toujours dans le but de réduire ses coûts astronomiques en essence, la police acquiert 10 Plymouth Reliant, des voitures à moteur quatre cylindres. Il s'agit de ses premières traction avant. Toutes, sauf une, sont affectées à la division des enquêtes.

Quelques années plus tard, une nouvelle crise du pétrole incite la police à acheter des Chevrolet Celebrity avec moteur V6 comme véhicules de patrouille. Un an plus tard, on met à l'essai des autos au gaz naturel dans le district 13 de l'époque, et des autos au gaz propane dans le district 21.