En revanche, elle se stationne toute seule. À l'aide d'une armée de capteurs et de l'oeil de la caméra de recul, la LS460 peut effectuer un stationnement parallèle sans requérir votre assistance. Écrire que la programmation de ce dispositif baptisé Advanced Parking Guidance System (APGS) est d'une étonnante facilité, serait un leurre. C'est compliqué et le système agit beaucoup trop lentement pour être efficace.

En revanche, elle se stationne toute seule. À l'aide d'une armée de capteurs et de l'oeil de la caméra de recul, la LS460 peut effectuer un stationnement parallèle sans requérir votre assistance. Écrire que la programmation de ce dispositif baptisé Advanced Parking Guidance System (APGS) est d'une étonnante facilité, serait un leurre. C'est compliqué et le système agit beaucoup trop lentement pour être efficace.

Sans doute parce que la LS460 honore avant tout sa mission première : c'est-à-dire transporter dans les meilleures conditions de confort et de sécurité possible. Le but est magistralement atteint, mais c'est au prix fort pour des adeptes qui, il est vrai, ne comptent pas.

La plus grande déception - et elle est de taille - survient au moment de soulever le couvercle du coffre. Le volume réservé aux bagages rivalise avec celui d'une Corolla, sans possibilité de prolonger l'espace utile à l'intérieur de l'habitacle.

Sur un nuage

À moins de pouvoir compter sur les services d'un chauffeur, le propriétaire de ce morceau de bravoure technologique aura à prendre le volant. Il pourra par contre compter sur la générosité du V8 4,6 litres. Il se met en marche, sans la moindre vibration, après avoir appuyé sur le bouton «start-stop». Reste à déplacer le levier sur Drive, et voilà la Lexus partie sans un cri et juste un chuchotement seulement audible de l'extérieur. Et encore. La discrétion mécanique tient aussi à l'emploi d'une boîte automatique comportant pas moins de huit rapports. Oui, huit rapports. Du jamais vu! Avec un nombre pareil, le 4,6 litres s'évite naturellement de grimper dans les tours et du coup d'avaler férocement l'essence super.

Elle est lourde (2025 kg) et pourtant, sans effort apparent, la LS se hâte avec douceur, clouant sur place nombre de prétendues sportives. Les accélérations sont franches, les reprises aussi. Et si le coeur vous en dit, il est également possible de sélectionner manuellement les rapports de boîte, histoire de s'offrir quelques frissons.

Style «tapis volant»

Les suspensions fort bien conçues sont pilotées ce qui autorise un amortissement souple et procure à l'auto un style «tapis volant». Un contrôle permanent de la charge et de l'assiette est également inclus pour préserver le caractère plutôt placide de cette berline de la haute.

Sur la route, le poids de l'auto se fait sentir dans les courbes abordées un peu trop vite, mais le choix de ne pas brider outre mesure le roulis fournit au conducteur des indications sûres de ses excès d'optimisme. Contrairement à une Série 7 voire une A8, la LS n'apprécie guère les routes qui ressemblent à un plat de spaghettis. Elle préfère les beaux quartiers de Westmount, la Grande-Allée et les autoroutes monotones. Elle les affectionne tant et si bien que l'on n'aura à se méfier que d'une chose : s'endormir au volant.

En fait, écrire que cette Lexus procure des sensations serait une erreur. Elle coupe au contraire du monde extérieur mais assure servilement les tâches pour lesquelles elle a été conçue. Le conducteur ne puisera jamais dans ses acquis passés des cours de pilotage pour la maîtriser. La fée électronique s'en charge à sa place. Le contrôle dynamique de trajectoire et de motricité veille à l'inscrire dans la trajectoire désirée sans sourciller exagérément. Elle aurait sans doute été plus étincelante avec une monte pneumatique plus adhérente, ce qui lui aurait également permis de freiner sur une distance plus raisonnable. À ces récriminations auxquelles il est toujours possible de remédier en adoptant des pneus plus performants, il convient d'ajouter une direction engourdie qui se garde de nous révéler parfois l'angle des roues directrices. Pour tout dire, on s'étonne que Lexus ait négligé la partie dynamique de son vaisseau amiral au profit d'accessoires que certains jugeront superflus. En effet, comment expliquer l'absence d'un rouage intégral, d'une direction à démultiplication variable ?

Ne vous y trompez pas, la LS existe en deux formats. Il y en a une plus longue que l'autre. C'est incidemment avec celle-ci que nous avions rendez-vous. Plus longue et aussi plus chère, la LS460 L (c'est sa dénomination) dépasse la version régulière de 130 millimètres et entraîne un déboursé additionnel de 12 300 $.

Ses proportions de limousine aplatie trompent l'oeil. Son coefficient de traînée aérodynamique aussi (Cx : 0,26). Pourtant, les dimensions extérieures et intérieures de la japonaise valent celles de ses concurrentes allemandes (Audi A8, BMW Série 7 et Mercedes Classe S) ou anglaise (Jaguar XJ).

On y pénètre avec une excitation d'adolescent à la veille d'un rendez-vous amoureux. C'est sans doute pourquoi nous hésitons franchement à égrener dans cette page l'interminable liste des douceurs à bord. De peur d'en oublier sans doute. En fait, est-ce bien une automobile, nous sommes-nous demandé en prenant place à l'arrière. Voluptueusement calé dans un siège individuel climatisé et chauffant, le passager peut régler sa propre ambiance climatique. Chacune des places assises semble être munie de tous les réglages électriques imaginables. Faux. La meilleure place qui soit à bord de cette voiture se trouve à droite, derrière le passager avant. En plus de toutes les fonctions attribuées aux autres sièges, celui de droite a notamment une fonction massage. En revanche, les deux occupants devront se partager le même écran pour visionner leur DVD favori, le même compartiment réfrigéré ou encore la même tablette style aviation. Et pour vous soustraire au regard de vos admirateurs, il suffit d'appuyer sur un bouton (celui-ci, pas celui-là...) et des jalousies émergent des portières et de la plage arrière pour se superposer aux glaces et à la lunette. Tous ces petits bonheurs sont à votre portée... à condition de régler la facture de quelques options. Et cela va vous coûter cher. Très cher! Êtes-vous bien assis ? Tenez, par exemple, sur la version essayée dont le prix de départ affiché est de 98 700 $, il faut prévoir un déboursé additionnel qui équivaut au prix demandé pour une Camry de base (24 000 $), pour retenir toutes les petites douceurs concoctées par les ingénieurs nippons.

Après avoir vécu cette parenthèse de millionnaire, le moment est venu de passer à l'avant où l'ambiance est tout aussi raffinée mais ô combien plus complexe. Comme il en a été question dans notre chronique du 29 janvier dernier (Manon, pèse sur le bouton !), seule une étude approfondie du manuel du propriétaire permettra de répertorier, bien sûr, mais aussi de comprendre le fonctionnement de toutes les commandes. Il y en a partout. Bref, tout cela est génial, mais beaucoup trop accaparant pour celui qui doit conduire.