Le modèle «Fortwo», vendu depuis près de dix ans en Europe, arrive chez les concessionnaires des États-Unis dès janvier au prix de base de 11.600 dollars hors taxes et constituera l'une des principales curiosités du salon de l'automobile de Los Angeles à partir de mercredi.

Le modèle «Fortwo», vendu depuis près de dix ans en Europe, arrive chez les concessionnaires des États-Unis dès janvier au prix de base de 11.600 dollars hors taxes et constituera l'une des principales curiosités du salon de l'automobile de Los Angeles à partir de mercredi.

«Nous pensons vraiment que les Américains sont prêts pour la Fortwo», explique à l'AFP Ken Kettenbeil, chef de la communication de Smart USÀ qui revendique plus de 30.000 réservations pour cette voiture, produite par le groupe allemand Daimler (Mercedes) dans une usine de l'Est de la France.

Pour M. Kettenbeil, «la hausse des prix de l'essence, les embouteillages de plus en plus importants se conjuguent pour faire de voitures comme la Smart un choix logique, du point de vue économique et pratique».

Selon lui, cette voiture qui consomme moins de cinq litres aux 100 km constitue aussi une alternative écologique aux autres véhicules. Il espère qu'elle séduira «les leaders d'opinion» dans des grandes villes comme Los Angeles, New York et Chicago.

Conservateur du musée automobile Petersen de Los Angeles qui consacre actuellement une exposition aux «microvoitures», Leslie Kendall remarque que la Smart est le premier modèle proposé aux Américains qui «a le comportement routier, l'agilité et le prix d'une petite voiture, mais des équipements de grande».

À ce titre, selon M. Kendall, Smart peut rééditer au XXIe siècle le «coup» réussi par la Coccinelle de Volkswagen aux États-Unis dans les années 1950 et 1960, en prenant le contre-pied des «paquebots» automobiles de l'époque, résumé dans le slogan publicitaire «Think small» (Pensez petit) qui avait fait date.

«La Smart est décalée aujourd'hui comme l'était la Coccinelle il y a des décennies. Les gens la regardent et se disent "voilà une voiture avec laquelle je peux me différencier, et pour pas cher"», remarque-t-il.

«J'aime leur design. Elles sont sympa, elles ressemblent à des jouets», renchérit Glen Hanson, un illustrateur canadien vivant à Los Angeles et qui a versé 99 dollars pour réserver sa future citadine, dont il espère qu'elle «reflètera sa personnalité».

Ayant vécu à Toronto (Canada) et New York, M. Hanson n'avait pas passé son permis de conduire avant d'arriver à Los Angeles, ville tentaculaire où les transports en commun ne sont pas efficaces. Il a décidé de troquer sa vieille Mazda de 1989 «parce que», dit-il, il «(veut) quelque chose de mieux, qui corresponde à (son) style et à la vie urbaine».

Les dimensions de la Smart font sourire, à côté de celles d'un Hummer. Un de ces gros 4x4 chromés, favori des quartiers riches en Californie même si sa popularité décroît avec la hausse des prix du pétrole, occupe autant de surface au sol -et consomme davantage d'essence- que trois Smart.

«La seule raison de conduire un Hummer, c'est la frime», lance M. Hanson: «À moins de faire la guerre, je ne vois pas pourquoi en conduire un. C'est particulièrement répugnant d'acheter un tel véhicule».

Pour M. Kendall, la Smart pourrait ouvrir la voie à une nouvelle conception de l'automobile aux États-Unis.

«Les gens commencent à comprendre que "plus long, plus bas, plus large"», pendant longtemps le slogan des voitures américaines, «n'est pas forcément la solution»: «la Smart est le symbole d'une opinion, mais surtout d'une contradiction» de la culture dominante, conclut-il.