Rebondissement dans la bataille pour l'héritage du chanteur français Johnny Hallyday: la star a délibérément écarté ses deux premiers enfants, Laura et David, car elle leur avait fait des donations de son vivant, selon des documents produits par des médias.

«Je ne prends expressément aucune disposition dans ce testament ou dans aucun autre document à l'intention de mes enfants David Smet et Laura Smet, auxquels j'ai déjà fait des donations par le passé»: cette phrase citée par l'hebdomadaire Le Point est extraite de ce que les deux médias présentent comme le dernier testament du chanteur.

Selon la radio RTL, la star écrit que ses deux aînés «ont déjà reçu leur dû par le passé».

Ni le Point ni RTL ne reproduisent in extenso le document en question. Selon eux, il a été rédigé en anglais en juillet 2014 à Los Angeles, devant notaire.

Laura Smet, 34 ans, et son demi-frère David (Smet) Hallyday, 51 ans, ont annoncé lundi leur intention de contester en justice le testament de leur père. Rédigé selon la loi californienne, il confie l'ensemble des biens et des droits d'artiste de Johnny à son épouse Laeticia Hallyday, 42 ans, avec laquelle il a adopté deux filles, Jade et Joy (13 et 9 ans).

De son côté, RTL produit des documents présentés comme les donations faites par la star à ses deux aînés.

Selon ces actes rédigés devant un notaire parisien, Laura Smet a reçu 442 000 euros (690 000 $) en décembre 2003 puis 450 000 euros (703 000 $) en février 2007. Les deux médias affirment que ces sommes ont aidé la jeune femme à acheter deux appartements à Paris.

En outre, Laura Smet perçoit quelque 5000 euros (7800 $) mensuels depuis 2004, selon RTL et Le Point.

David Hallyday, lui, a reçu en mars 2002 la moitié d'une luxueuse villa du XVIe arrondissement de Paris, qui appartenait à ses parents, Johnny et Sylvie Vartan.

Selon Le Point, cette résidence «serait aujourd'hui estimée à près de 20 millions d'euros» (31 millions $).

Sollicité par l'AFP, l'avocat de Laura Smet n'a pas réagi.

Trois testaments successifs

La jeune femme et son demi-frère contestent les modalités de succession de leur père car ils estiment qu'elles les «déshéritent», ce qui n'est théoriquement pas possible en droit français.

«Si le droit français venait à s'appliquer, les quatre enfants de Johnny se partageraient chacun 18,75% du patrimoine de la star française», écrit Le Point, selon qui «les dons déjà accordés à David et Laura leur seraient amputés du total de l'héritage évalué entre 20 et 30 millions d'euros» (31 et 46 millions $).

RTL et Le Point indiquent que le testament auquel ils ont eu accès, qui était «inconnu» jusque-là, est la troisième version des dernières volontés du chanteur, décédé le 6 décembre d'un cancer à l'âge de 74 ans.

Selon eux, un premier testament avait été rédigé en 2011 en Suisse puis un deuxième en avril 2014 dans la résidence française de Johnny, à Marnes-la-Coquette, près de Paris.

Cette bataille autour de l'héritage a fait éclater au grand jour les tensions au sein de la famille Hallyday, loin de l'union sacrée affichée lors des funérailles du rockeur, le 9 décembre à Paris. Des centaines de milliers de fans de toute la France s'étaient alors rassemblés dans la capitale pour un dernier adieu.

«J'aurais préféré que tout cela reste en famille, malheureusement, dans notre famille c'est comme ça...», a écrit Laura Smet dans une lettre adressée post mortem à son père et transmise lundi par ses avocats à l'AFP.

Quelques heures plus tard, Laeticia Hallyday avait exprimé dans un communiqué son «écoeurement de l'irruption médiatique autour de la succession de son époux».