En 2008, alors que Marc Boucher participait à une production de Tosca en Europe, il s'est mis à rêver de fonder un festival de musique classique nouveau genre au Québec. À son retour, le courageux baryton a entrepris de convaincre un à un des bailleurs de fonds de la Rive-Sud de le suivre dans cette folle aventure. Trois ans plus tard, Classica voyait le jour. Depuis sa fondation, le sympathique festival de Saint-Lambert a su tirer son épingle du jeu avec des propositions artistiques intéressantes et très variées.

Maintenant à sa septième édition, Classica présente cette année 50 concerts intérieurs et extérieurs. Si la température est clémente, on espère accueillir de 75 000 à 100 000 visiteurs. Une dizaine de ces concerts ont lieu dans les municipalités voisines.

«C'est vraiment une fête, dit Marc Boucher. Pour moi, c'est un festival urbain dédié à la musique classique au sens large, et l'objectif est vraiment de faire, avec le classique, ce que le Festival international de jazz de Montréal a fait avec le jazz.

«Il y a peut-être des choses qui n'intéresseront pas les puristes dans notre programmation, mais ce que je constate, après sept ans, c'est que beaucoup de gens découvrent la musique classique grâce à nous», poursuit-il.

«Ce que l'on fait a une force d'attraction incroyable, avec un budget bien moindre que d'autres festivals.»

«Les gens commencent à apprivoiser la musique classique avec les concerts gratuits extérieurs, puis un jour, ils se décident et achètent des billets pour les concerts en salle. C'est à cela que doit servir un festival: la possibilité de découvrir une forme d'art de façon libre et décomplexée.»

Nouveau concours de chant

La principale nouveauté de 2017 est le Concours international de mélodies françaises, un univers musical qui passionne Marc Boucher.

«C'est très spécialisé comme créneau, dit-il. Il n'y a pas d'autre concours de mélodies françaises en Amérique du Nord, et il y en a peu dans le monde. La sélection a quand même été difficile, car le niveau des candidatures était très élevé.»

Pour cette première édition, le concours a reçu une trentaine d'inscriptions de trois pays: Canada, France et Allemagne. Cinq finalistes ont été sélectionnés et se disputeront 30 000 $ en prix lors d'un récital-concours, dont les Québécois Pierre Rancourt, baryton, Pascale Beaudin, soprano, et Magali Simard-Galdès, soprano. Le 4 juin à 16 h, à la St. Lambert United Church.

Moments forts

Parmi les moments forts du Festival, deux soirées gratuites en plein air retiennent l'attention: le concert Mozart à l'opéra, qui propose les plus beaux airs d'opéra de Mozart avec six chanteurs et l'Orchestre de chambre de la Montérégie, le vendredi 2 juin.

L'autre grand rendez-vous, c'est Classica Rock, un concert symphonique avec choeur qui revisite chaque année un classique du rock ou de la pop. Après Queen, Dark Side of the Moon de Pink Floyd, Stairway to Heaven de Led Zeppelin et Thriller par les années passées, c'est au tour des Beatles. 

Classica Rock présentera cette fois-ci l'intégrale des albums Sgt Pepper Lonely Hearts Club Band et Magical Mystery Tour en version rock symphonique avec choeur, le 4 juin à 21 h.

Aux côtés de cette soirée grand public, du répertoire assez pointu se glisse dans la programmation, comme le drame-oratorio Le paradis perdu, de Théodore Dubois, qui sera présenté à l'église Sainte-Famille de Boucherville le 31 mai à 19 h, sous la direction du chef français Jean-Claude Malgoire.

D'autres têtes d'affiche à ne pas manquer : Diane Dufresne, Natalie Choquette, Marie-Josée Lord, Charles Richard-Hamelin, Stéphane Tétreault, ainsi que l'Orchestre Métropolitain avec le pianiste Jean-Philippe Sylvestre dans le Concerto de Québec d'André Mathieu à l'église Saint-Constant, sous la direction d'Alain Trudel, entre autres.

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Festival Classica, du 26 mai au 4 juin, en rappel le 10 juin à Saint-Jean-sur-Richelieu.