Imaginé dans le bleu de la nuit. Évanescent, vaporeux, aérien, mais aussi terrestre, rocheux, argileux, sismique, charnel.

La tension entre la voix diaphane de Blondino, sa proposition orchestrale et ses textes qui jaillissent d'un intérieur féminin, voilà autant d'éléments d'une pop de création en phase avec la période actuelle, créée avec la complicité de Jean-Christophe Ortega.

Voilà qui peut exercer une fascination, à tout le moins attiser la curiosité chez quiconque aime découvrir les protagonistes du renouveau.

Peu banale, cette chanteuse n'exclut pas les mélodies et accords consonants, mais leur confère des arrangements et extensions harmoniques nettement au-dessus de la moyenne. Les textures des claviers, sédiments électroniques, traitements des guitares et percussions n'ont rien de passéiste, étoffent assurément la facture générale de ces chansons exprimées en français.

La poésie chansonnière de Blondino émerge de la sphère privée, de l'intimité relationnelle, de la passion amoureuse, des perceptions troubles de l'existence.

L'évocation des choses, des scènes, des paysages, des humains et de leurs environnements y reste floue de manière générale, clair-obscur où l'interprétation demeure grande ouverte.

* * * 1/2

DREAM POP, ROCK INDIE. Jamais sans la nuit. Blondino. Tomboy-lab/Un plan simple/Sony Musique.