En attendant la sortie de son deuxième album solo, Big Boi se produit à Québec et à Laval, où les spectateurs auront droit, en primeur, à de nouvelles chansons du membre fondateur d'Outkast.

Plusieurs fois dans la journée, l'entrevue a été reportée. La raison était fort valable: Big Boi était dans son studio avec A$AP Rocky pour enregistrer l'un des titres de son nouvel album, Vicious Lies and Dangerous Rumours.

«L'album va sortir le 13 novembre, annonce le rappeur qui parle avec un accent du Sud épicé. Je dirais que 90% de l'album est fait.»

Big Boi a son propre studio à Atlanta, où il est allé à l'école secondaire avec Andre 3000, son acolyte d'Outkast.

Big Boi a mis beaucoup de temps à faire paraître son premier disque solo en raison d'un conflit avec son ancienne maison de disques. Sir Licious Left Foot: The Son of Chico Dusty est finalement sorti en juillet 2010 pour se vendre à plusieurs millions d'exemplaires.

Mais album ou pas, le rappeur enregistre régulièrement des trucs dans son studio maison conçu comme une boîte de nuit. «Il y a un bar, un plancher de danse, une télé et de belles filles. C'est un home made club, illustre Big Boi. Cela me permet de tester l'énergie des chansons.»

Pour son premier disque solo, le rappeur avait collaboré avec Janelle Monae, Jamie Foxx et Yelawolf. Pour son deuxième, la liste est tout aussi intéressante: Kid Cudi, Little Dragon et A$AP Rocky. «J'aime m'entourer de plein de gens. Les collaborations amènent une énergie différente à ma musique», dit-il.

Gossip

Big K.R.I.T. et UGK figurent sur le nouvel extrait, Gossip, sorti il y a quelques jours à peine. Une autre pièce où Big Boi mêle sa verve du Sud à des rythmes contagieux et des sonorités créatives qui transcendent le rap. «La musique que je fais n'a jamais eu de frontière. Quand j'étais petit, j'ai grandi en écoutant Bill Haley et Kate Bush.»

Avec qui le rappeur souhaiterait-il collaborer? Sa réponse est pour le moins surprenante. «Kate Bush et Mumford&Sons. Ils sont en tête de ma liste.»

Big Boi ressent-il de la pression à la suite du grand succès de Sir Licious Left Foot: The Son of Chico Dusty? «Non, je fais de la musique du mieux que je peux.»

Le rappeur est un esprit libre qui revendique son indépendance et sa liberté de création. Il est sous contrat avec un major, mais il embrasse la nouvelle démocratie de l'industrie de la musique. Grâce à son studio maison, il sort régulièrement des singles. Peut-être avez-vous entendu récemment She Said OK, enregistré avec Theophilus London? Comme on dit, le refrain est dur à manquer: «Let me see your titties... now let me see your pussy.»

«I dig it man... Avec les réseaux sociaux, pas besoin de maisons de disques pour sortir tes trucs.»

Après toutes ces années, Big Boi parle de son art avec passion et conviction. «C'est ce que j'aime faire. C'est le don que j'ai reçu de Dieu et de mes parents.»

Et pour ses spectacles à Laval et à Québec, Big Boi promet d'être en forme. «Je vais faire de nouveaux jams», annonce-t-il.

Et Outkast? Rassurez-vous. Le duo prolonge seulement sa pause, puisque Andre 3000 tourne un film dans lequel il incarne le légendaire Jimi Hendrix.

Big Boi se produit demain au Festival d'été de Québec et lundi à Laval, à la salle André-Mathieu.