(Rotterdam) Le musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam ouvre cette semaine son nouvel entrepôt, le premier au monde à offrir l’accès au public à la collection complète des œuvres d’art d’un musée.

Dès samedi, les visiteurs pourront accéder à l’entrepôt, une gigantesque construction en forme de vaisseau recouverte de miroirs, abritant quelque 151 000 œuvres d’art, que le public pourra admirer dans leur ensemble.

A peine 6 à 7 % de la collection complète d’un musée tel que le Boijmans Van Van Beuningen est exposée au public, le reste se trouvant entreposé dans des lieux fermés, a expliqué Sjarel Ex, le directeur du musée, lors d’une visite à la presse mardi.

Mais en visitant l’entrepôt « vous ne suivez pas le script qui a été écrit par un curateur », raconte le directeur, qui a eu l’idée du concept.

« Ici vous voyez plutôt les choses par coïncidence, et vous sentez que vous découvrez des choses », précise-t-il.

Le but est d’entretenir la collection du musée tout en restant ouvert au public, qui pourra notamment assister à des restaurations.

« Si vous ne la montrez pas et que les gens arrêtent de parler et de penser à une œuvre d’art, il est fort probable qu’elle sombre dans l’oubli. Loin des yeux, loin du cœur », ajoute M. Ex.

Même si certains musées proposent un accès limité à leurs espaces de stockage, le Dépôt Boijmans Van Beuningen est le premier entrepôt de cette taille au monde où les visiteurs pourront voir des pièces qui sont généralement cachées, se réjouit l’architecte Winy Maas.

« Ce bâtiment veut appartenir à tout le monde. Il veut ouvrir au public des choses qui sont enfermées », a déclaré M. Maas, qui a conçu le bâtiment avec son agence MVRDV.

L’art est de plus abrité dans un bâtiment visant à être efficace sur le plan énergétique, construit avec des matériaux durables.

Le bâtiment « célèbre bien sûr le climat », explique M. Maas.

« Pourquoi ? Parce que c’est la raison d’être de ce bâtiment. Les anciennes archives menacées par l’eau. Il y avait eu des inondations », raconte-t-il.

Le projet, dont le coût est estimé à 92 millions d’euros (132 millions de dollars canadiens), est principalement financé par des donations privées.