Pour donner un aperçu du foisonnement de la vie artistique montréalaise par la lorgnette de l'art contemporain, l'expo de Guillaume Adjutor Provost chez Diagonale tombe à merveille. L'artiste a mis en lumière une période de l'histoire artistique et littéraire de la métropole, les années 1976-1983, soit celles du bar mythique Nuit magique, alors fréquenté par les artistes, dont Leonard Cohen.

Guillaume Adjutor Provost a eu écho de cette page des nuits montréalaises en découvrant les poèmes de Spiros Zafiris qui y font réfèrence dans son recueil Midnight Magic (1981). Il a ensuite réalisé que le nom du bar ouvert dans le Vieux-Montréal par Bob Di Salvio (1944-2010), ami de Leonard Cohen, était relié à la chanson Moondance de Van Morrison. Et que le poète Henry Moscovitch, tout comme Cohen, a été inspiré par le bar Nuit magique. 

«Cohen en a même fait une chanson... The Guests», affirme Guillaume Adjutor Provost, qui a repris des extraits de poèmes ou de chansons de Spiros Zafiris, Henry Moscovitch et Leonard Cohen dans ses oeuvres exposées au centre de diffusion Diagonale, jusqu'au 10 juin.

Une exposition qui représente «un acte de mémoire», dit Guillaume Adjutor Provost, puisqu'il n'existe pas d'archives exhaustives sur les bars montréalais, des établissements souvent éphémères.

L'artiste de 30 ans a bénéficié, pour ce travail, du témoignage de James Di Salvio, fils de Bob et chanteur de Bran Van 3000. «Leonard Cohen est venu chanter pour l'anniversaire de James quand il avait 7 ans, raconte Guillaume Adjutor Provost. Quand même!»

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Matériellement rien, potentiellement tout, de Guillaume Adjutor Provost, au centre Diagonale (5455, avenue De Gaspé, espace 110, Montréal), jusqu'au 10 juin. Du mardi au samedi, de 12 h à 17 h.