Même s'il ne jouit pas d'une grande notoriété, le peintre québécois Dan Brault a été retenu par un prestigieux jury international parmi les 100 peintres les plus prometteurs du marché mondial de l'art. Installé à Québec, le Montréalais est le seul artiste québécois sur cette liste, qui ne compte que deux artistes canadiens.

L'histoire de Dan Brault en est une de résilience et de cran. Représenté à Montréal par la galerie Laroche/Joncas, cet artiste de 35 ans a cru en son talent et a été récompensé. Il a travaillé fort depuis 15 ans, suivant le chemin qu'il s'était tracé. Il n'a pas hésité à se séparer de son galeriste torontois quand il a compris que ce partenariat n'allait nulle part. Il s'est accroché quand il a vécu une période de doute. Et il a compris que le marketing est primordial dans le monde de l'art. Surtout à l'ère d'internet.

Habitué à participer à des concours d'art contemporain, Dan Brault n'a pas tergiversé longtemps, en 2013, quand il a pris connaissance du projet 100 Painters of Tomorrow, lancé par le galeriste canadien Kurt Beers, installé à Londres depuis quatre ans.

Surtout quand il a vu la composition du jury, comprenant notamment Gregor Muir, directeur de l'Institute of Contemporary Art de Londres, Yuko Hasegawa, conservatrice en chef du Musée d'art contemporain de Tokyo, Cecily Brown, peintre britannique qui a déjà eu des solos chez Gagosian, à New York, au Hirshhorn de Washington et au musée de la Reine Sophie, à Madrid, ou encore Barry Schwabsky, critique d'art et coéditeur d'ArtForum.

Quelque 4300 artistes de 37 pays s'étaient inscrits. Une première sélection de 400 artistes a été faite par le jury. «Déjà, je me considérais comme chanceux d'en faire partie, dit le diplômé de Concordia et de l'Université Laval. Mais quand ils m'ont dit par la suite que je faisais partie des 100 artistes du livre qui sortirait en 2014, j'ai trouvé ça bien!»



Collage et pop art

Passionné de dessin depuis son enfance, Dan Brault est le seul Québécois sur la liste des 100. Une seule autre Canadienne y figure: Caroline Mousseau, artiste franco-manitobaine habitant à Vancouver qui transcrit les paysages des Prairies dans ses peintures abstraites.

Très influencé par les travaux de son ex-professeur David Elliott, mais aussi par Basquiat et Philip Guston, Dan Brault s'est démarqué depuis quelques années avec une peinture hybride et foisonnante où l'on retrouve collage, abstraction et pop art.

Le peintre exprime le plus souvent des histoires personnelles et des anecdotes dans ses toiles. «Il y a une part de naïveté dans mon travail, souligne-t-il. On y trouve mes réflexions sur la vie, sur ce que c'est que d'être un citoyen responsable et la raison qui justifie de créer une image de plus dans le monde, aujourd'hui.»

Depuis son élection parmi les 100 peintres de demain, il cueille les fruits de sa soudaine célébrité. Les médias de Québec l'ont interviewé. Il a participé, à New York, en novembre, au lancement du livre 100 Painters of Tomorrow publié par l'éditeur londonien de luxe Thames&Hudson. Il exposait en même temps deux de ses oeuvres lors d'une exposition collective à la One Art Space Gallery.

«J'ai eu quelques ventes d'oeuvres qui ont suivi au Québec, une galerie espagnole m'a contacté, la galerie Beers Contemporary, à Londres, a aussi manifesté son intérêt et j'ai maintenant beaucoup d'amis Facebook! dit-il en riant. Ça a donné un peu d'effervescence autour de mon travail. Mais j'essaie de garder les pieds sur terre. L'art est une question de longue haleine. Mais faire partie de cette liste donne un coup de pouce.»

On peut découvrir le travail de Dan Brault sur le site de sa galerie: larochejoncas.com/dan-brault

Photo fournie par l'artiste

Je t'aime à la folie (pour Zack), 2013, acrylique et huile sur toile, collection privée, Montréal.