Une rétrospective Renoir, première exposition majeure consacrée en Espagne au maître français de l'impressionnisme, s'ouvre mardi au musée du Prado à Madrid, avec 31 toiles représentant tout l'éventail de son oeuvre.

La Passion pour Renoir présente, jusqu'au 6 février, la collection complète du Clark Art Institute, dont de nombreuses oeuvres de la période impressionniste mais aussi des toiles plus tardives témoignant de l'évolution du peintre vers un art plus classique inspiré par des maîtres comme Le Titien et Rubens.

C'est la première fois que le musée américain prête la totalité de ses Renoir pour une même exposition.

«Les Renoir que nous avons expriment tout l'éventail de son répertoire», a expliqué le conservateur en chef du Clark Art Institute, Richard Rand, en présentant l'exposition à la presse lundi au Prado, le musée madrilène que Pierre-Auguste Renoir visita en 1892.

L'exposition comprend des portraits, des personnages féminins, des paysages, des compositions florales et des natures mortes, dont Le lavoir au Bas-Meudon (1874) et Le pont de Chatou (1875).

Deux autoportraits sont également présentés dont l'un, de 1875, montrant Renoir sous les traits d'un homme élégamment vêtu, portant une chemise au col amidonné et une lavallière, les yeux grand ouverts.

«C'est une peinture extraordinaire, un travail surprenant. C'est l'une des oeuvres les plus surprenantes qu'il ait peintes», a souligné Javier Baron, commissaire de l'exposition et chef du département peinture du 19e siècle au Prado.

Robert Sterling Clark, héritier de la famille du fabricant de machines à coudre Singer et fondateur avec son épouse Francine du Clark Art Institute, a acheté son premier Renoir en 1916.

Le Prado doit prêter plusieurs nus au Clark Art Institute, situé dans le Massachusetts, en 2014, dans le cadre de l'accord qui a permis au musée madrilène d'exposer les toiles venues des États-Unis.

Renoir, considéré avec Paul Cézanne comme le père de l'art moderne, est mort en 1919, 16 ans après sa première crise de polyarthrite rhumatoïde, une maladie qui l'a souvent empêché de peindre pendant les dernières années de sa vie.