Le tableau Guernica de Picasso, convoité par le Prado et réclamé au Pays Basque, va bien rester au Reina Sofia à Madrid, ont réaffirmé les responsables de ce musée madrilène et le gouvernement.

Il s'agit d'une oeuvre «emblématique» et «centrale» de la collection d'art contemporain du musée et son état «très délicat» de conservation exclut tout déplacement, a indiqué mardi soir le conseil d'administration du Reina Sofia dans un communiqué.

Guernica «appartient bien» au Reina Sofia et «il est très bien où il est», a renchéri la ministre de la Culture Angeles Gonzalez-Sinde, alors que la direction du Prado, musée consacré à l'art classique, avait émis le souhait de récupérer le tableau.

Peint par Pablo Picasso à Paris en 1937 pour protester contre le bombardement la même année du village basque de Guernica par l'aviation nazie, le tableau a beaucoup voyagé en Europe et aux États-Unis.

Il a longtemps été exposé au Musée d'art moderne de New York, où il avait été restauré, avant de rentrer en Espagne en 1981, au Prado, puis au Reina Sofia à partir de 1992.

L'état de fragilité de Guernica est régulièrement invoqué à Madrid pour refuser son déplacement et son exposition au Pays Basque, comme le demandent les responsables de cette région du nord de l'Espagne.

Le Parti nationaliste basque (PNV) a de nouveau réclamé le tableau début mars, affirmant qu'il constituait un «symbole» du Pays Basque et devait y être exposé «en hommage aux victimes» de la tragédie de Guernica.