Titanic: l'exposition sera présentée à compter du 11 novembre au centre Eaton. Cette exposition offre au public montréalais, pour la première fois, 288 objets récupérés sur l'épave du célèbre paquebot, dans des décors reconstitués.

Près de 100 ans après son naufrage, le Titanic continue de fasciner. Plusieurs films ont été tournés, dont une fiction bien connue et un documentaire de James Cameron, des dizaines de livres et plusieurs expositions aussi.

 

Celle qui s'amène à Montréal, toutefois, est une production de R.M.S. Titanic, une entreprise d'Atlanta fondée en 1991 et faisant dans l'Edutainment. Filiale de Premier Exhibitions, la firme est cotée en Bourse et demeure la seule autorisée à récupérer des objets de l'épave reposant à près de 4 kilomètres au fond de l'océan.

La force de la présentation, offerte au cinquième étage du centre Eaton, réside dans son habile capacité de susciter l'émotion des visiteurs à l'aide de reconstitutions réussies de certains décors du paquebot et d'une trame sonore continuelle qui enveloppe 288 objets, comme dans un film en technicolor dans lequel le spectateur déambule.

Le «récit» commence sur le chantier naval irlandais où est construit le navire de la White Star Line. Chaque visiteur reçoit un fac-similé de carte d'embarquement au nom d'un passager. À la toute fin du parcours, il saura si son alter ego était au nombre des 1523 victimes ou des 705 survivants.

Les objets exposés sont de tout ordre. Ils vont des nombreuses pièces de métal - poulie, morceau de coque, porte-voix, clé géante, engrenage de porte - aux vêtements divers - chaussures, pantalons, bas et gilets - en passant par le seul bout de corde retrouvé en eau salée, de belles porcelaines, des bijoux et bibelots, une montre de poche éternellement arrêtée à 22h50, des billets de banque et pièces de monnaie.

Fait à noter, les visiteurs peuvent laisser leurs empreintes sur un bloc de glace qui évoque l'iceberg fatal et respirer quelques effluves de flacons de parfum retrouvés aussi dans l'épave.

Reconstitutions

En plus de ces objets, la présentation comprend plusieurs photos, des reconstitutions de coursives, salle à manger, chambre de première et troisième classe et de la salle des machines, notamment. Une présentation vidéo complète l'exposition, montrant les expéditions de récupération des objets.

L'entreprise, puisqu'il s'agit bien d'une exposition commerciale qui circule dans le monde depuis de nombreuses années, séduira les amateurs d'histoire, peut-être moins les historiens, les familles, mais pas nécessairement les jeunes enfants, les visiteurs occasionnels de musée, mais pas les muséophiles avertis.

Tout aussi rigoureuses qu'elles soient, les informations transmises aux visiteurs, du moins celles qui sont écrites, préfèrent souvent verser dans l'anecdote plutôt que dans les références historiques plus arides. On le comprend aisément, mais les plus curieux resteront sur leur faim. Par exemple, il aurait été fascinant d'en apprendre plus à propos d'une pièce de monnaie napoléonienne datant de 1853 ou de cette magnifique bague arborant trois gros diamants.

R.M.S. Titanic insiste, dans sa publicité, sur le fait que son divertissement livre aux spectateurs «les vrais objets retrouvés et la vraie histoire racontée». Tout ce qui semble manquer, c'est un vrai bon catalogue!