(Montréal) Québec y va d’un autre coup de pouce pour contribuer à résoudre les problèmes de recrutement de travailleurs, cette fois dans les technologies de l’information.

Le ministre du Travail et de l’Emploi, Jean Boulet, a annoncé lundi à Montréal l’octroi d’une somme additionnelle de 151,5 millions pour trois mesures visant à attirer 50 000 personnes dans les technologies de l’information, dans les prochaines années.

« Il y a plusieurs facteurs qui expliquent l’accélération des besoins en technologies de l’information : le télétravail, le commerce en ligne, l’incontournabiité de l’augmentation de la productivité — et ça passe par l’automatisation, la numérisation, l’intelligence artificielle, la robotisation, le virage numérique. Pour moi, ce sont les facteurs clés qui expliquent l’exacerbation des besoins dans ce secteur-là », a expliqué le ministre Boulet.

Les trois mesures visent la formation, la requalification des travailleurs ou le soutien aux entreprises.

Une de ces mesures vient du programme COUD — pour « courte durée » — qui permet l’alternance travail-études. Québec y consacre 31,5 millions.

3 jours au travail, 2 jours à l’école

Le bénéficiaire du programme COUD travaille durant trois jours et étudie durant les deux autres journées. Il est rémunéré pendant sa formation et peut toucher 25 $ l’heure.

Ce sont des « promoteurs collectifs » qui font des regroupements d’entreprises et lancent une formation dans des secteurs « priorisés » parce qu’il y a d’importants besoins en main-d’œuvre, comme les technologies de l’information.

Une autre mesure, dotée d’un budget de 60 millions, permet d’accompagner les entreprises qui veulent offrir du perfectionnement à leurs travailleurs, recruter à l’étranger ou améliorer leurs pratiques pour les rendre plus compatibles avec leurs besoins en TI.

Une autre, appelée PRATIC — Programme pour la requalification et l’accompagnement en technologies de l’information et des communications — est dotée d’une enveloppe de 60 millions supplémentaires.

650 $ par semaine

Ainsi, la personne sans emploi pourra toucher une allocation de requalification de 650 $ par semaine si elle répond aux exigences.

« On les accompagne dans un parcours de requalification, soit au niveau collégial ou au niveau universitaire. On assume les frais de transport, de garde, de subsistance sommaire. Ça permet de faire une formation qualifiante », a souligné le ministre Boulet.

Il s’agit de formations en robotique, en cybersécurité, en génie électromécanique, en jeux vidéo, en programmation, en intelligence artificielle, en géomatique, a énuméré le ministre.

Après la formation, la personne reçoit un montant de 1950 $, soit l’équivalent de trois semaines d’allocations.

Québec espère contribuer ainsi à la requalification de 10 000 personnes d’ici 2025-2026.

Les personnes qui touchent des prestations de l’aide sociale peuvent bénéficier de ces programmes si elles répondent aux critères. « Personne n’est laissé pour compte », a lancé le ministre.