Wall Street a terminé en baisse jeudi après une séance indécise, ballottée entre nouvelles taxes douanières sino-américaines, inquiétudes judiciaires autour de Donald Trump et indicateurs économiques mitigés.

Les marchés des deux côtés de la frontière ont légèrement retraité, alors que le secteur des métaux a reculé et que la guerre commerciale entre Washington et Pékin s'est intensifiée.L'indice S&P/TSX du parquet torontois a abandonné 20,55 points, pour clôturer à 16 326,79 points. Le dollar canadien s'est transigé au cours moyen de 76,55 cents US, comparativement au cours moyen de 76,83 cents US mercredi.

Du côté de Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a terminé à 25 656,98 points, en baisse de 76,62 points. Le S&P 500 a glissé de 4,84 points, à 2856,98 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a reculé de 10,64 points, à 7878,46 points.

«A chaque fois que l'on évoque les tarifs douaniers c'est négatif pour les marchés boursiers» a affirmé Mike Mattioli, de Manulife AM.Depuis jeudi, les taxes douanières que s'infligent mutuellement États-Unis et Chine couvrent 100 milliards de dollars de biens commerciaux, soit un septième du total des échanges entre les deux puissances et touchent aussi bien les motos Harley-Davidson, le soja et le bourbon américains que les machines-outils ou les circuits intégrés chinois.

«On sent une certaine agitation et de la peur» de la part des courtiers sur ce sujet, a indiqué Peter Cardillo de Spartan Capital, alors que les discussions entre émissaires des deux camps se sont achevées jeudi, sans que rien ne filtre.

«Le fait qu'ils aient envoyé des subalternes laisse à penser qu'ils ne vont pas discuter des points les plus importants», avait estimé un peu plus tôt l'ancien ministre du Commerce de George W. Bush Carlos Gutierrez sur CNBC.Interview de Donald Trump.

Les acteurs du marché se sont par ailleurs intéressés jeudi aux propos de Donald Trump lors d'une interview télévisée, affirmant que Wall Street allait «s'effondrer» s'il était destitué suite aux affaires qui l'entourent actuellement et ont déjà fait chuter certains de ses proches.

«S"il devait quitter la présidence, (le vice-président) Mike Pence ne changerait rien à l'environnement favorable aux entreprises. Et il se jetterait moins à corps perdu dans la guerre commerciale», a estimé Karl Haeling de LBBW.

De façon générale, l'effet d'un président sur les marchés est «plus symbolique que réel» a par ailleurs souligné Charles Geisst, professeur de finance au Manhattan College et observateur de longue date des marchés financiers

.Un motif de réjouissance émergeait sur le front des indicateurs économiques, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ayant à nouveau légèrement reculé, à la surprise les analystes.Mais cette bonne nouvelle a été contrebalancée par des ventes de maisons neuves en baisse en juillet, à leur plus faible niveau en neuf mois.

Sur le marché obligataire, le taux à dix ans sur la dette américaine se stabilisait à 2,820% contre 2,819% à la clôture mercredi, tandis que celui à 30 ans reculait à 2,974% contre 2,984% la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le prix du baril de pétrole pour livraison en octobre a terminé à 67,83 $ US, en baisse de trois cents US, tandis que le lingot d'or pour livraison en décembre a perdu 9,30 $ US, à 1194 $ US l'once.

Le cuivre pour livraison en septembre a clôturé à 2,65 $ US la livre, en recul de 1,9 cent US.