La Bourse de New York a terminé en nette hausse mercredi après la présentation par les républicains de la réforme des impôts promise par Donald Trump: le Dow Jones a gagné 0,25% et le Nasdaq 1,15%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average s'est apprécié de 56,39 points, à 22 340,71 points, et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 73,10 points, à 6453,26 points.

L'indice élargi S&P 500 a gagné 0,41%, ou 10,20 points, à 2507,04 points.

Donald Trump et sa majorité républicaine du Congrès ont présenté mercredi les contours d'un vaste projet de réforme de l'imposition.

Après un accueil modérément enthousiaste, les indices de Wall Street se sont renforcés au fil de la séance.

La proposition «n'est vraiment qu'une ébauche, on est encore au tout début du processus législatif», a souligné Quincy Krosby de Prudential. «Il a été préparé par six personnes, il faut maintenant convaincre le reste des républicains au Congrès, dont les plus conservateurs fiscalement qui vont vouloir compenser toutes ces baisses d'impôts par des coupes dans les dépenses», a-t-elle noté.

Par ailleurs, «on entrevoit déjà l'opposition de certains sénateurs républicains à certaines mesures du projet», a relevé Gregori Volokhine de Meschaert Financial Services. Quant à la rétroactivité des mesures évoquée par le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, «il n'en est pas clairement question», a-t-il ajouté.

Toutefois, «quelques détails clés laissent penser que ce projet a plus de chances de passer», selon Christopher Low de FTN Financial.

«Le «groupe des six» qui a travaillé sur le texte comprend les chefs de file des républicains au Congrès, qui savent ce qu'il faut faire pour convaincre les autres parlementaires», a-t-il noté.

Surtout, le projet n'entre pas dans les détails, «ce qui laisse de la place au compromis, y compris avec les démocrates», a-t-il ajouté.

Certains secteurs ou entreprises étaient plus particulièrement à la fête. L'indice Russell 2000, qui représente des entreprises à moyenne capitalisation, a ainsi clôturé à un record alors que le projet met l'accent sur les réductions d'impôts pour les petites entreprises.

Valeurs financières en forme

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans progressait vers 16 h 20 à 2,302% contre 2,236% mardi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,854% contre 2,774% à la précédente clôture.

Les valeurs financières, qui profitent généralement d'une hausse des taux, en ont bénéficié: l'indice regroupant les valeurs du secteur au sein du S&P 500 s'est apprécié de 1,30%.

Dans un discours mardi, la présidente de la banque centrale américaine a estimé qu'il serait «imprudent» d'attendre que l'inflation accélère au niveau cible de 2% pour relever les taux d'intérêt, renforçant ainsi l'attente d'une nouvelle hausse en décembre.

Au niveau des valeurs, l'équipementier sportif Nike, membre du Dow Jones, a perdu 1,92% à 52,67 dollars après l'annonce d'une baisse de son bénéfice net trimestriel et de prévisions mitigées.

Boeing

Twitter, qui pour se relancer a proposé mardi soir de doubler la longueur de ses messages à 280 caractères, est monté de 2,17% à 16,95 dollars.

Le fabricant de puces électroniques, Micron Technology, a fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et annoncé pour le trimestre en cours des prévisions meilleures que prévu. Son titre a grimpé de 8,51% à 37,09 dollars.

Boeing est monté de 0,62% à 255,28 dollars. Saisi par le constructeur aéronautique, le gouvernement de Donald Trump a décidé d'imposer des droits antidumping de quelque 220% sur les avions de transport civil CSeries fabriqués par le canadien Bombardier.

Au Canada

La Bourse de Toronto a clôturé en hausse mercredi, pendant que le dollar canadien a perdu des plumes dans la foulée d'un discours du gouverneur de la Banque du Canada, dans lequel il a indiqué que la banque centrale adopterait une approche plus prudente dans ses futures décisions sur les taux d'intérêt.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a grimpé de 135,54 points à 15 609,66 points grâce aux gains réalisés par tous ses secteurs.

Sur le marché des devises, le huard s'est négocié au cours moyen de 80,57 cents US, en baisse de 0,27 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

Stephen Poloz

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a indiqué mercredi qu'il n'existait pas de trajectoire «prédéterminée» pour l'avenir de sa politique monétaire, même si la vigueur de l'économie du pays dans la première moitié de l'année l'avait convaincu de hausser son taux directeur en juillet et en septembre.

Il s'agissait des premières remarques publiques du gouverneur depuis que certains observateurs ont critiqué le silence de la banque centrale dans les semaines précédant sa hausse de septembre, qui a pris plusieurs d'entre eux par surprise.

«Alors les grands changements dans son ton étaient qu'il va suivre de très près les variations des taux à long terme», a expliqué Macan Nia, stratège des investissements principal chez Investissements Manuvie.

«Et je crois que la ligne qui s'est vraiment démarquée pour les acteurs du marché était celle voulant qu'il n'y a pas de trajectoire prédéterminée pour les taux d'intérêt. En conséquence, on a vu le dollar canadien reculer et le marché grimper.»

Selon M. Nia, le discours de M. Poloz a surtout alimenté les titres du secteur de la finance.

Bombardier

Le TSX a aussi été soutenu par d'autres bonnes nouvelles sur le marché du pétrole. Le cours du brut a pris 26 cents US à 52,14 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York.

Du côté des entreprises, l'action de Bombardier a cédé plus de sept pour cent pour clôturer à 2,10 $. Les investisseurs ont notamment soupesé l'annonce faite mardi, en fin de journée, par le département américain du Commerce, qui a choisi d'imposer des droits compensatoires préliminaires de 220 pour cent sur les avions de la CSeries.

- Avec La Presse canadienne