Wall Street a nettement baissé jeudi, revenant sur le soulagement observé la veille après une décision historique mais prévisible de la Réserve fédérale (Fed) pour se concentrer sur la baisse du marché pétrolier: le Dow Jones a perdu 1,43%, le Nasdaq 1,35%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 253,25 points à 17.495,84 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 68,58 points à 5.002,55 points.

L'indice élargi S&P 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a reculé de 31,18 points, soit 1,50%, à 2.041,89 points.

«Aujourd'hui, tout est lié au pétrole, dont les prix sont tombés sous 35 dollars le baril», a jugé Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial.

Les cours du pétrole ont encore reculé jeudi dans un marché déprimé par le haut niveau des stocks américain et la revalorisation du dollar, pour tomber de nouveau au plus bas depuis la crise de 2008-2009.

La déprime du secteur pétrolier s'est étendue à d'autres matières premières et «les cours des valeurs liées aux métaux ont été sous pression», a remarqué M. Cardillo, notant qu'à l'inverse les valeurs des services aux collectivités avaient plutôt profité de la situation.

Il jugeait aussi que le marché était susceptible de connaître une certaine instabilité à la veille d'une séance dite des quatre sorcières, qui marque l'expiration simultanée de plusieurs types de contrats et options.

Wall Street est ainsi à peu près revenue au niveau où elle se trouvait à l'ouverture de la veille avant la décision de la Fed, la banque centrale américaine, de relever ses taux pour la première fois depuis 2006.

Même si cette mesure représente le début du retrait d'un important soutien à l'économie, la Bourse de New York avait réagi par une franche hausse, préférant retenir le ton prudent pris par la banque centrale dans son communiqué, puis par sa présidente, Janet Yellen, lors d'une conférence de presse.

«On reprend la tête froide aujourd'hui», a résumé Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management. «L'enthousiasme débordant d'hier semble avoir été un peu exagéré».

Enfin, des chiffres américains mitigés ont contribué à faire revenir les marchés sur terre, en premier lieu une baisse inattendue de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie en décembre.

Le marché obligataire se redressait nettement. Vers 21H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichait à 2,227% contre 2,298% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,928% contre 3,007% précédemment.