L'enseigne américaine de produits électroniques RadioShack est sur le point de quitter l'une des plateformes vedettes de Wall Street, le NYSE, en raison d'un effondrement de sa valorisation, a annoncé lundi l'opérateur boursier.

Le NYSE (New York Stock Exchange) «va suspendre immédiatement la cotation du titre», selon un communiqué.

Cette décision est la dernière d'une série d'humiliations qu'essuie depuis plusieurs mois RadioShack, qui pourrait se déclarer en faillite dans les prochains jours.

Le NYSE demande aux entreprises cotées sur sa plateforme de peser au moins 50 millions de dollars en Bourse sur les trente dernières séances. Une condition que ne remplit plus RadioShack: le groupe, dont le titre a chuté de 13,32% à 24 cents lundi, était valorisé 24 millions de dollars.

L'opérateur boursier avait demandé au groupe de lui présenter un plan de redressement pour revaloriser l'action. RadioShack lui a répondu «ne pas avoir l'intention» de satisfaire à cette requête, a expliqué le NYSE.

Cette annonce intervenue à la clôture de Wall Street lundi a aussitôt fait dégringoler l'action RadioShack, qui plongeait de 33,39% à 17 cents dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance. Au faîte de sa gloire, il avait atteint jusqu'à 78,50 dollars en 1999, juste avant l'éclatement de la bulle internet.

Fondée en 1921 à Boston (nord-est), RadioShack est une enseigne très largement implantée aux Etats-Unis mais dispose de magasins vieillissants qui écoulent des produits électroniques grand public, allant des smartphones aux piles, en passant par des tablettes, écouteurs et autres gadgets.

Les ventes se sont effondrées ces dernières années, face à l'arrivée des mastodontes du commerce en ligne comme Amazon, ou de la grande distribution (Wal-Mart, Costco, Best Buy...).

Affaibli économiquement, le groupe, qui emploie quelque 24 000 personnes, a procédé l'année dernière à la fermeture de 1100 magasins aux Etats-Unis. Il en opère désormais 4300.

Il sonde actuellement des investisseurs afin de se délester de certains actifs et commencer à éponger sa dette. Des discussions sont en cours avec le fonds d'investissement new-yorkais Standard General. L'opérateur téléphonique américain Sprint serait en négociations pour lui racheter un peu plus de 2.000 magasins, selon l'Agence d'informations Bloomberg.