La Bourse de New York a clôturé sans direction mercredi après une séance de yo-yo lors de laquelle certains indicateurs très encourageants ont maintenu la pression sur l'avenir de la politique monétaire. La Bourse de Toronto a terminé en baisse, alors que les résultats financiers des banques semblent être sources de déception.

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Les marchés à la clôture :



TSX 13 304,92 / -14,95 (-0,11%)

Dow Jones 15 889,77 / -24,85 (-0,16%)

S&P 500 1 792,81 / -2,34 (-0,13%)

NASDAQ 4 038,00 / 0,80 (0,02%)

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La Banque Nationale a fait état mercredi de bénéfices en phase avec les attentes, a relevé son dividende et annoncé un fractionnement des actions de deux pour une.

Mais souvent, un résultat égal aux prévisions des analystes ne suffit pas, et son action a glissé de 1,5%, un jour après que la Banque de Montréal eut vu son titre reculer au coeur de résultats financiers mal reçus. Toutes les grandes banques affichent leurs résultats trimestriels cette semaine.

Le dollar canadien a chuté de 0,26 cent US, à 93,65 cents US, soit son niveau le plus bas depuis mai 2010, alors que la Banque du Canada a laissé inchangé à 1% son taux directeur et donné l'impression que les hausses de taux sont encore loin à l'horizon.

«Les gens sont d'humeur à prendre leurs bénéfices», commente Anthony Conroy, de Bank of New York Convergex, citant l'incertitude qui devient pesante pour les marchés sur l'avenir des aides à l'économie de la banque centrale américaine (Fed).

Celle-ci se réunira les 17 et 18 décembre à Washington où elle décidera de commencer ou non à réduire ses rachats d'actifs financiers, de 85 milliards de dollars par mois depuis le début de l'année.

Cherchant à y voir plus clair, les investisseurs se sont penchés sur le Livre beige de l'institution, un rapport de conjoncture couvrant une période de six semaines et une douzaine de régions où la Fed a ses antennes.

«Ce rapport ne nous a rien appris que nous ne sachions déjà», tranche Erik Johnson, économiste à IHS Global Insight. «L'économie continue de croître modérément malgré les soucis budgétaires et autres vents contraires», dit-il en référence aux deux semaines de paralysie du gouvernement américain en octobre.

Une série d'indicateurs a fait craindre aux marchés un resserrement monétaire plus tôt que prévu: «les ventes de maisons neuves ont bondi d'une ampleur pas vue en trois décennies», souligne Chris Low de FTN Financial.

Par ailleurs, les créations d'emplois dans le secteur privé ont affiché en novembre leur meilleur mois de l'année, avec une progression supérieure aux attentes, selon l'enquête publiée par la société de services aux entreprises ADP. Les entreprises privées ont créé 215 000 emplois.

«Avec l'activité manufacturière (publiée lundi), cela fait trois éléments cette semaine qui penchent en faveur d'une réduction des aides de la Fed plus tôt que prévu», selon M. Low.

Yahoo! dopé par la vidéo pour mobiles

Sur le front des valeurs, les technologiques ont sauvé le Nasdaq d'une séance passée pour l'essentiel dans le rouge, notamment celle du géant de l'internet Yahoo!, qui a profité de l'acquisition d'une start-up de vidéos pour mobile, Ptch -- développée dans les studios DreamWorks Animation -- et a fini en hausse de 4,29% à 38,13 dollars.

Microsoft a pris de son côté 1,64% à 38,94 dollars. Le groupe informatique américain a annoncé la veille le lancement d'un emprunt obligataire représentant plus de 8 milliards de dollars.

Les réseaux sociaux ont aussi tiré leur épingle du jeu: Facebook a gagné 4,04% à 48,62 dollars, Twitter 4,83% à 43,37 dollars et LinkedIn 1,20% à 219,02 dollars. Ces deux derniers ne sont pas cotés au Nasdaq mais au New York Stock Exchange (NYSE).

Le groupe informatique Apple a perdu 0,23% à 565,00 dollars. L'investisseur américain Carl Icahn a accru la pression sur le géant californien en annonçant mardi une proposition formelle pour augmenter son programme de rachat d'actions, tout en revoyant à la baisse ses ambitions initiales.

Les valeurs bancaires se sont maintenues dans le vert, à l'exception de Citigroup (-0,17% à 52,04 dollars), dont la recommandation a été revue à «neutre» par sa rivale Goldman Sachs. Celle-ci a augmenté de 0,39% à 168,70 dollars, Bank of America de 0,58% à 15,63 dollars ou encore JPMorgan de 0,58% à 57,19 dollars.

L'action de JC Penney a par contre reculé de 4,45% à 9,66 dollars alors que la chaîne de magasins américaine a fait état de ventes en hausse en novembre sur un an.

Le marché obligataire a fini en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a augmenté à 2,841%, contre 2,775% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,905%, contre 3,837% à la clôture précédente.

- Avec La Presse Canadienne