L'euro reculait au dollar mardi, fragilisé par un indicateur terne pour l'économie allemande, qui renforçait la prudence du marché au lendemain de propos peu encourageants du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi.

Vers 21 h GMT (17 h à Montréal), l'euro valait 1,3469 dollar contre 1,3491 dollar lundi vers 21 h GMT.

La monnaie unique européenne perdait un peu de terrain face à la devise japonaise, à 133,00 yens contre 133,35 yens lundi.

Le dollar reculait également face à la devise nippone, à 98,74 yens, contre 98,84 yens lundi.

L'euro continue de reculer alors que s'essouffle «l'élan à la hausse provoqué par la décision de la Fed» la semaine dernière de ne pas ralentir ses injections massives de liquidités sur les marchés, remarque Boris Schlossberg de BK Asset Management.

Ces mesures sont destinées à favoriser la reprise économique américaine, mais ont aussi pour effet de diluer la valeur du billet vert.

«Au vu des indicateurs mitigés en provenance d'Europe, le marché devient prudent et engrange des profits» alors que l'euro s'est hissé au-dessus de la barre des 1,35 dollar pour la première fois depuis février, note-t-il.

L'indice Ifo, principal baromètre de la confiance des entrepreneurs allemands, a notamment enregistré en septembre une nouvelle hausse, mais très légère et moindre qu'attendu par les analystes, à 107,7 points contre 107,6 points en août, selon les chiffres publiés mardi.

Principale source d'inquiétude pour les observateurs, la composante de l'indicateur qui mesure l'appréciation par les entrepreneurs allemands de leur situation actuelle s'est dégradée en septembre.

Toutefois la composante pour les six mois à venir a progressé et pour Carsten Brzeski, analyste chez ING, cela indique bien que «les craintes d'un fort ralentissement de l'économie allemande au second semestre étaient exagérées».

Mais l'euro avait déjà été déstabilisé lundi par des commentaires de M. Draghi, qui a affirmé que son institution était prête à utiliser tout instrument à sa disposition, y compris un nouveau prêt à long terme en faveur des banques (LTRO), au cas où l'évolution des taux d'intérêt le requerrait.

Ces propos ont eu pour effet de provoquer un regain d'inquiétudes au sujet du secteur bancaire européen et de peser ainsi sur l'euro.

Le billet vert restait de son côté sous la pression des négociations en cours à Washington sur le budget et le plafond de la dette des États-Unis.

Mais «il semblerait que (le chef de la majorité démocrate du Sénat) Harry Reid soit parvenu à établir les règles d'un possible compromis et cela soulage un peu le marché», a noté M. Schlossberg.

En cas d'impasse budgétaire persistante au Congrès, l'État fédéral américain devra mettre des centaines de milliers de fonctionnaires non essentiels en congés sans solde d'ici une semaine, une perspective redoutée par le marché.

Vers 21 h GMT (17 h à Montréal), la livre britannique baissait face à l'euro, à 84,17 pence pour un euro, ainsi que face au dollar, à 1,6001 dollar pour une livre.

La devise helvétique baissait légèrement face à l'euro, à 1,2296 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 0,9128 franc suisse pour un dollar.

L'once d'or a fini à 1314,25 dollars au fixing du soir contre 1323 dollars lundi.

La devise chinoise a fini à 6,1194 yuans pour un dollar contre 6,1207 yuans la veille.