Le bond de près de 6% qu'a réalisé l'action de Barrick Gold (T.ABX) vendredi permet-il de croire que le titre a enfin atteint son creux et qu'un renversement de tendance est maintenant amorcé?

Nombreux sont les investisseurs et boursicoteurs qui se sont fait prendre à tenter de prédire le creux du titre au cours des dernières semaines.

À 15,50$ jeudi, plusieurs ont sûrement cru que le moment était venu de jouer un rebond du titre.

Or, on entendait sensiblement le même discours lorsque le titre toucha récemment 25$, puis 20$, rappelle Sylvain Ratelle, vice-président et stratège chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne (VMBL). «Est-ce que ce sera différent à 15$?», demande-t-il.

Baisse du prix de l'or

Les difficultés de Barrick ne sont pas étonnantes étant donné que le prix de l'or a chuté de 24% uniquement durant le deuxième trimestre qui vient juste de se terminer.

La baisse du prix de l'or a massacré la marge bénéficiaire de Barrick Gold. Ses coûts de production sont de 900$US l'once, explique M. Ratelle. Lorsque le prix de l'or était à son sommet de 1900$US en septembre 2011, Barrick générait des revenus de 1000$US sur chaque once d'or produite. Aujourd'hui, ces revenus ne sont plus que de 300$US.

Mais il y aura bien un rebond à un certain moment, et il pourrait être rapide et significatif, pense Sylvain Ratelle. «C'est que les indicateurs de sentiment révèlent de plus en plus une situation extrême», dit-il.

Établis à partir d'enquêtes auprès de gestionnaires et d'investisseurs, ces indicateurs de sentiment indiquent le nombre d'optimistes comparativement à ceux qui se disent négatifs quant aux perspectives du prix de l'or.

Lorsque le prix de l'or a atteint son sommet de 1900$US l'once il y a un peu moins de deux ans, le degré d'optimisme des investisseurs approchait 100%, note M. Ratelle. Aujourd'hui, il s'approche de 0%. Le stratège de VMBL interprète cette donnée de la façon suivante.

«Lorsque les gens se disent optimistes, c'est ce qu'ils ont déjà acheté, dit-il. Alors, lorsque l'on approche de 100% d'optimistes, c'est qu'il n'y a plus d'acheteurs pour pousser le prix plus haut. Une correction est alors nécessaire.» C'est ce qui s'est produit en 2011.

Aujourd'hui, nous vivons la situation inverse. «Comme il reste peu de vendeurs, un rebond est possible à tout moment, dit M. Ratelle. Mais il s'agira d'un rebond dans un marché fondamentalement à la baisse.»

Jusqu'à l'automne 2011, l'or a servi de refuge contre l'inflation et le risque d'une explosion de la dette américaine. Aujourd'hui, ces deux facteurs ne sont plus présents, explique le stratège.

La dette américaine relativement au PIB s'est stabilisée et l'indice des prix à la consommation est maintenant inférieur au taux des obligations de 10 ans, ce qui assure des taux d'intérêt réels positifs. Le prix de l'or s'apprécie généralement lorsque les taux d'intérêt réels (taux d'intérêt- l'inflation) sont négatifs.

Microsoft a la cote des investisseurs

Malgré un départ laborieux de son nouveau système d'exploitation Windows 8, le titre de Microsoft connaît une performance enviable en Bourse. À 34,60$US, le titre affiche un gain de 25% depuis le début de l'année.

C'est que Microsoft a la cote chez les investisseurs à la recherche de stabilité et de flux financier, explique Jean Duguay, chef des placements chez Gestion de placements Eterna. «La stabilité de l'entreprise a été bien démontrée, et le dividende va continuer de croître», dit-il.

De plus, M. Duguay se dit optimiste quant aux perspectives du secteur de la technologie sur un horizon d'un an ou deux. «Certains titres du secteur de la technologie, tel Microsoft, devraient procurer un meilleur rendement que les titres plus défensifs, tel Colgate-Palmolive et Procter&Gamble, même si ceux-ci sont prisés des investisseurs à la recherche de bons dividendes», dit-il.