Wall Street a fini en hausse mardi, malgré une mini-panique dans l'après-midi suscitée par un faux tweet sur un attentat à la Maison-Blanche: le Dow Jones a gagné 1,05% et le Nasdaq 1,11%.

Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average s'est apprécié de 152,29 points à 14.719,46 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 35,78 points à 3.269,33 points.

L'indice élargi Standard and Poor's 500 s'est adjugé 1,04% (+16,28 points) à 1.578,78 points.

En nette hausse tout au long de la séance, le marché s'est brièvement effondré une minute après la diffusion d'un faux tweet envoyé juste après 13H00 (17H00 GMT) via le principal compte Twitter de l'agence de presse américaine Associated Press (@AP) annonçant «deux explosions à la Maison Blanche, Obama blessé».

Saisi par un vent de panique, l'indice vedette Dow Jones a perdu 130 points en l'espace de quelques minutes, le S&P500 et le Nasdaq effaçant une grande partie de leurs gains de la matinée.

Les trois indices boursiers ont retrouvé leur niveau initial en moins de 5 minutes, lorsque l'agence américaine, qui compte 1,9 million d'abonnés, a confirmé avoir été victime de pirates informatiques, annonçant que «le tweet sur un attentat à la Maison-Blanche (était) faux».

«La réaction du marché a été tellement rapide, et tellement large, des actions au marché obligataire» en passant par le brut ou le dollar/yen, que «cela montre à quel point les courtiers sont branchés sur Twitter» désormais, a commenté Chris Low, de FTN Financial.

Pour Stéphane Ventilato, vendeur actions de Banca IMI Securities, si ce mini-krach «n'est ni plus ni moins que l'impact classique d'une rumeur sur le marché, il a été cette fois énorme en raison de l'instantanéité de cette rumeur envoyée en même temps à 1,9 million de personnes».

En tout, «136 milliards de dollars de valeur sur le marché actions ont été effacés temporairement» en quelques minutes, a-t-il précisé, avant que le marché se reprenne «aussi rapidement qu'il a baissé».

Les tweets sont surveillés par des outils informatiques de courtage à haute fréquence qui réagissent à des mots clefs, a-t-il noté. Or la combinaison de mots «explosions», «Obama» et «Maison-Blanche» a été perçue comme pouvant avoir «un impact significatif» sur la place financière.

Alors que les Bourses européennes étaient portées par l'espoir d'une action prochaine de la Banque centrale européenne (BCE) pour stimuler une économie chancelante, les courtiers new-yorkais ont porté leur attention sur des résultats d'entreprises bien plus encourageants que prévu.

«C'est la dominante depuis quelques jours et cela va le rester encore un peu, reléguant la macroéconomie au second plan», a estimé Dan Greenhaus, de BTIG.

Les résultats bien meilleurs que prévu du loueur de vidéos en ligne Netflix, et la nette augmentation du nombre d'abonnés à ses services de streaming l'ont fait bondir de 24,44% à 216,99 dollars.

De même, Coach, une marque phare d'accessoires de mode aux États-Unis considérée comme un indicateur sur la consommation dans le pays, s'est envolé de 9,80% à 55,55 dollars, après avoir fait part d'un résultat et d'un chiffre d'affaires supérieurs aux attentes et en dépit de l'annonce du départ de son directeur créatif Reed Krakoff.

Dans le secteur aérien, Delta Airlines était saluée pour sa performance opérationnelle «la meilleure en une décennie», malgré un bénéfice en nette baisse (+10,44% à 16,72 dollars).

Le fabricant de composants électroniques Texas Instruments (+2,56% à 35,70 dollars) a fait lui état d'un résultat, d'un chiffre d'affaires et de prévisions meilleures qu'attendu.

Le marché obligataire a fini quasiment à l'équilibre. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a fini stable à 1,698%, comme lundi soir et celui à 30 ans a progressé à 2,888% contre 2,880%.