Les cours de pétrole évoluaient à l'équilibre vendredi à New York, dans un marché qui tentait de rebondir après avoir subi de lourdes pertes ces derniers jours et malgré des craintes persistantes au sujet de la demande en brut.

Vers 9 h 20, heure de l'Est, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en avril était parfaitement stable par rapport à la clôture de jeudi, à 92,84 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les cours pétroliers tentaient d'amorcer un mouvement de rebond dans la matinée «après avoir été trop vendus» au cours des dernières séances, dans un contexte d'inquiétudes sur la demande et de craintes sur l'évolution de la politique monétaire américaine, a indiqué Michael Lynch, de Strategic Energy and Economic Research.

Les prix ont chuté de plus de 4,50 dollars au cours des deux dernières séances, dans un marché craignant notamment une fin prématurée du soutien énorme apporté par la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie américaine.

En effet, des minutes de l'institution ont révélé mercredi que certains dirigeants de la Fed s'inquiétaient du cap actuel de sa politique monétaire, ce qui a été interprété comme un signe qu'elle pourrait diminuer plus tôt que prévu ses rachats d'actifs.

«Cela aurait un effet nettement baissier pour les actifs pétroliers, le cours de l'or, ou même pour le marché actions», a estimé M. Lynch.

Le marché du brut trouvait aussi du soutien dans la baisse du dollar face à un euro revigoré par la publication d'une nouvelle hausse en février de l'indice Ifo, principal baromètre de la confiance des entrepreneurs allemands.

Ce recul du billet vert rendait plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.

Le moral des courtiers restait cependant plombé par la nouvelle hausse, plus forte que prévu, des stocks de brut aux États-Unis, révélée la veille par le département de l'Énergie américain (DoE).

Marquant leur cinquième hausse hebdomadaire consécutive, «ces stocks se sont appréciés de 4,14 millions de barils pour atteindre désormais 376,4 millions de barils, soit leur plus haut niveau depuis le mois de juillet», a souligné Robert Yawger, de Mizuho Securities.

En revanche, les «réserves de produits pétroliers», comme l'essence et les produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), «restent relativement basses et avec la nouvelle vague de froid qui est prévue, la demande de ces produits devrait rester élevée», a relevé M. Lynch.