Les Bourses européennes effectuaient jeudi matin sur un rebond, reprenant des couleurs après une nette baisse la veille, sans que les inquiétudes concernant la situation de la Grèce et de la zone euro aient été levées après la tenue du sommet européen.

Mercredi toutes les places financières européennes ont terminé sur des chutes de plus de 2%, Milan passant même le cap des 3%. Wall Street a fini pour sa part sans direction mais en réussissant à limiter les grosses pertes enregistrées au cours de la séance.

Jeudi vers 7h30 (heure de Montréal), Paris a ouvert sur une hausse de 1,09%, Londres de 0,65% et Francfort de 0,63%. Peu après l'ouverture, Madrid gagnait 0,17% et Milan 0,58%.

Les marchés européens pourraient profiter jeudi du redressement de la Bourse de New York, a jugé Chris Weston, analyste chez IG Markets, qui attribue ce retournement de tendance à des rumeurs évoquant des mesures de soutien aux banques encouragées par la chancelière allemande Angela Merkel.

Pour autant les perspectives restent assez pessimistes, le sommet européen n'ayant pas débouché, comme le prévoyaient les investisseurs, sur des mesures concrètes.

Concernant la Grèce, les 27 se sont mis d'accord sur une déclaration, affirmant leur désir que «la Grèce reste dans la zone euro».

Sur le volet relance, M. Hollande a réclamé que «la perspective» des euro-obligations, soutenues par de nombreux acteurs en Europe, soit «inscrite» au menu du sommet européen des 28 et 29 juin, même si Mme Merkel s'oppose toujours fermement à cette solution.

«Le sommet informel des dirigeants européens n'a apporté aucune surprise majeure. Les points de désaccord sont toujours les mêmes: la mutualisation des dettes avec les 'eurobonds', la taxe sur les transactions financières et le rôle de la BCE», ont estimé les analystes de du Crédit Mutuel-CIC.

«Cette absence de résultat s'explique en grande partie par l'attentisme forcé des Européens vis-à-vis de la Grèce. Tant que les élections n'auront pas eu lieu, il sera impossible d'avancer. Dans cette attente, la monnaie unique et les obligations des pays en difficulté devraient rester sous pression», ont-ils ajouté.

La monnaie unique continuait en effet jeudi matin à faire les frais des tensions. La monnaie européenne évoluait sous la barre des 100 yens à Tokyo, un seuil d'alerte pour les investisseurs nippons, inédit depuis début février. Et tôt ce matin, l'euro valait 1,2572 dollar contre 1,2582 dollar mercredi soir. La monnaie évoluait ainsi à son plus bas niveau depuis juillet 2010.

Le marché obligataire enregistrait par contre de son côté une légère détente, même pour les pays les plus fragiles comme l'Espagne et l'Italie en début de matinée.