La Bourse de Toronto a clôturé lundi en légère baisse après que les résultats d'élections en France et en Grèce eurent soulevé de nouvelles questions sur la résolution de la crise que connaît la zone euro avec le lourd niveau d'endettement de plusieurs de ses gouvernements.

L'indice composé S&P/TSX a terminé la séance avec 10,58 points en moins, à 11 860,66 points, les gains des secteurs des télécommunications et des services publics ayant aidé l'indice de référence à récupérer la plus grande partie du déficit de 85 points qu'il affichait plus tôt.

Les principales pertes ont été observées dans les secteurs liés aux ressources naturelles, qui ont été particulièrement touchées par les inquiétudes quant à la détérioration des conditions économiques en Europe et aux États-Unis.

La Bourse de croissance TSXV a glissé de 7,63 points à 1397,42 points.

Le dollar canadien s'est pour sa part apprécié de 0,25 cent US à 100,7 cents US après que le cours du cuivre eut récupéré une partie des pertes de la semaine dernière.

Les marchés américains ont terminé la séance sur une note mitigée, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles ayant cédé 29,74 points à 13 008,53 points tandis que l'indice composé du Nasdaq a gagné 1,42 point à 2957,76 points et que l'indice élargi S&P 500 a avancé de 0,48 point à 1369,58 points.

Le leader socialiste François Hollande a remporté dimanche l'élection présidentielle française devant le président sortant Nicolas Sarkozy, avec 51,62 pour cent du vote. Ce résultat met fin à 17 ans de gouvernement de droite en France. M. Hollande a fait campagne en insistant sur le besoin de voir davantage de politiques pour générer une croissance économique et moins de mesures d'austérité.

Plusieurs observateurs croient que les programmes d'austérité sont nécessaires pour empêcher les investisseurs obligataires de paniquer vis-à-vis de la possibilité que d'autres pays européens ne se retrouvent en situation de défaillance ou qu'ils aient besoin de plans de sauvetage.

Mais les investisseurs se sont montrés particulièrement inquiets de l'élection en Grèce, qui s'est conclue de telle façon qu'il n'est pas possible pour un parti en particulier de former un gouvernement. Les deux partis de la coalition qui a gouverné le pays ces six derniers mois - faisant adopter d'importantes mesures d'austérité conditionnelles à l'obtention d'un plan de sauvetage - ont été punis aux urnes au profit de partis plus extrémistes de la gauche et de la droite.

Le parti socialiste Pasok a encaissé le plus dur coup. Sa part du vote s'est écroulée, passant de 43 pour cent à l'élection précédente à un peu plus de 13 pour cent cette fois.

De ce côté de l'Atlantique, l'inquiétude au sujet de la demande a continué de peser sur le cours du pétrole brut, lequel a abandonné 55 cents US à 97,94 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. À Toronto, le secteur de l'énergie a rendu 0,42 pour cent, l'action de Canadian Oil Sands (TSX:COS) ayant perdu 31 cents à 21,61 $ tandis que celle de Nexen (TSX:NXY) a échappé 52 cents à 17,26 $.

Le secteur des métaux de base a cédé près de trois pour cent, le cours du cuivre s'étant cependant apprécié de 5 cents US à 3,77 $ US la livre à New York. L'action de Mercator Minerals (TSX:ML) a perdu 11 cents à 91 cents et celle de Thompson Creek Minerals (TSX:TCM) a rendu 90 cents, soit 16,3 pour cent, à 4,61 $.

Le groupe des titres aurifères a laissé filer les gains engrangés en début de séance pour reculer de 1,45 pour cent. Le cours du lingot d'or a retraité de 6,10 $ US à 1639,10 $ US l'once à New York. Le titre de Iamgold (TSX:IMG) a effacé 31 cents à 11,16 $ tandis que celui de Goldcorp (TSX:G) a perdu 50 cents à 35,93 $.

Les actions du secteur des technologies ont aussi cédé du terrain, l'action de Research In Motion (TSX:RIM) ayant poursuivi sa dégringolade en perdant un autre 21 cents à 11,75 $. Elle avait déjà rendu près de 14 pour cent la semaine dernière, malgré le dévoilement d'une nouvelle version de son nouveau système d'exploitation pour ses téléphones intelligents BlackBerry.

L'indice phare du TSX a perdu trois pour cent la semaine dernière à la suite de la publication de données décevantes sur l'économie chinoise et sur l'emploi aux États-Unis.