Deux économistes américains ont conclu à l'issue d'une étude que la chance comptait moins au poker que sur les marchés financiers, repoussant ainsi les arguments de juges qui font du poker un jeu de hasard.

Dans une étude datée de mai, et publiée par le prestigieux Bureau national de la recherche économique, Steven Levitt, connu pour ses recherches sur l'économie criminelle, et Thomas Miles, spécialiste des effets du droit sur l'économie, ont étudié en détail les résultats du tournoi World Series of Poker 2010 remporté par le Québécois Jonathan Duhamel à Las Vegas.

«Les joueurs identifiés a priori comme très habiles ont obtenu un retour sur investissement de plus de 30%, contre -15% pour tous les autres joueurs», ont-ils conclu.

«Les différences observées dans ces retours sur investissement sont statistiquement très significatives et beaucoup plus larges que celles observées sur les marchés financiers», ont-ils souligné.

Ils ont relevé que comme dans la finance, ceux qui souhaitaient gagner beaucoup devaient aussi risquer beaucoup: l'un d'entre eux avait par exemple payé sa participation au tournoi 252 000 $, pour repartir avec 24 000 $ de gains.

«Le poker est un jeu d'habileté», ont-ils tranché.

Les deux auteurs en concluent que toutes les restrictions juridiques au poker, comme celle qui interdit aux banques américaines de traiter des transactions financières avec les sites internet de poker, devraient être levées.

Ils ont critiqué les juges qui ont poursuivi les sites internet de poker pour fraude bancaire et blanchiment d'argent au nom de la loi sur les jeux de hasard.

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