Les membres d'Aéroplan ont plus de certitude quant à l'avenir de leurs points dans la foulée de la transaction annoncée avec Air Canada, mais des analystes estiment que les consommateurs ne devraient pas s'attendre à pouvoir les échanger auprès des compagnies aériennes qui ont récemment conclu des ententes avec l'actuel propriétaire du programme de fidélisation.

Aimia a conclu une entente de 450 millions en espèces mardi afin de vendre Aéroplan à un consortium mené par le plus important transporteur aérien au pays. La transaction, si elle va de l'avant, mettrait fin à plus d'une année d'incertitude entourant l'engagement d'Air Canada à l'endroit du programme.

Le chef de la direction d'Aimia, Jeremy Rabe, a voulu rassurer les membres d'Aéroplan, mercredi, soulignant, dans un courriel, que l'entente n'allait pas changer la façon d'échanger leurs points pour des produits et autres avantages.

«Si (l'accord) se concrétise, il protégera les milles des membres (...) et vous permettra d'acquérir, d'accumuler et échanger des points en toute confiance en plus de paver la voie à une transition en douceur vers le programme qu'Air Canada lancera en 2020», a écrit M. Rabe.

Ce message faisait écho à la promesse du président et chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu, qui promettait également une «transition en douceur».

Le transporteur aérien établi à Montréal ira de l'avant avec son propre programme de fidélisation à compter de juillet 2020. Les points Aéroplan seront honorés, selon le site web d'Air Canada. Ses partenaires sont la Banque TD, la Banque CIBC et Visa Canada, ce qui suggère que ces institutions vont continuer d'avoir une bonne relation d'affaires avec Aéroplan.

Sous la gouverne de M. Rabe, en poste depuis mai, Aimia tentait d'élargir l'offre de compagnies aériennes où il était possible d'échanger des points pour différents vols.

Avant l'annonce de la transaction de mardi - dont la clôture est prévue à l'automne - Aimia avait annoncé des partenariats avec Air Transat, Flair Airlines et Porter Airlines.

Toutefois, l'entente conclue avec le consortium mené par Air Canada suggère qu'Aéroplan continuera d'avoir des liens étroits avec Air Canada et les compagnies aériennes membres de Star Alliance.

Tony Chapman, spécialiste des questions de consommation, a dit croire que des clauses de rupture accompagnaient les partenariats annoncés avec Air Transat, Flair Airlines et Porter Airlines dans l'éventualité où Aéroplan était vendu à Air Canada.

«Ils (les trois transporteurs) n'étaient que des pions dans le jeu des négociations, a-t-il dit. Cela a forcé Air Canada à s'asseoir à la table et négocier. La dernière chose que désirait la compagnie, c'est de voir cinq millions de consommateurs aller échanger leurs points chez un rival.»

À l'origine, Aéroplan était le programme de fidélisation maison du plus important transporteur aérien au pays. Il avait été essaimé en tant qu'entreprise indépendante en 2005.

L'entente de mardi a obtenu le soutien du conseil d'administration d'Aimia et de Mittleman Investment Management - le plus important actionnaire d'Aimia. Les actionnaires ainsi que les autorités réglementaires devront chacun donner leur feu vert.

À la Bourse de Toronto, l'action d'Aimia a terminé la séance à 4,19 $, en recul de deux cents, ou 0,48 %. Le titre d'Air Canada a quant à lui cédé 28 cents, ou 0,97 %, pour clôturer à 26,52 $.