Les entreprises canadiennes restent optimistes quant à l'avenir de leurs activités de ventes, leurs investissements et leurs embauches, mais certaines d'entre elles s'attendent à une modération par rapport au rythme effréné de l'an dernier, a indiqué lundi la Banque du Canada.

Selon le sondage trimestriel réalisé par la banque centrale auprès des dirigeants d'une centaine d'entreprises, le moral des sociétés reste positif et conserve un niveau supérieur aux moyennes historiques, même si cet indicateur a légèrement retraité depuis le mois de janvier.

L'enquête de la banque centrale a été menée entre le 12 février et le 9 mars, et ses conclusions sont présentées un peu plus d'une semaine avant l'annonce de sa nouvelle décision sur son taux d'intérêt directeur.

«Les répondants demeurent confiants, encouragés par des perspectives de ventes favorables», a affirmé la banque centrale dans son rapport.

«En raison de la forte demande enregistrée récemment, des pressions s'exerçant sur la capacité de production et sur le marché du travail sont manifestes dans la plupart des régions.»

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a haussé le taux directeur à trois reprises depuis juillet dernier. La plupart des observateurs s'attendent cependant à ce qu'il fasse preuve de prudence en raison des difficultés liées au commerce et à la compétitivité, ainsi qu'aux indices laissant croire que la vigoureuse performance économique connue par le Canada l'an dernier s'est assagie.

Dans son «Enquête sur les perspectives des entreprises» du printemps, la Banque du Canada indique que les entreprises misent sur une croissance de leurs ventes dans la plupart des régions et des secteurs pour les 12 prochains mois.

Selon le rapport, les entreprises s'attendent à de meilleures ventes d'ensemble grâce à une hausse de la demande des États-Unis. Cependant, certaines d'entre elles craignent aussi que le protectionnisme et une réduction de la compétitivité limitent les bénéfices tirés de l'amélioration de l'économie américaine.

Le pays a été confronté à une incertitude considérable en raison de la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et, plus récemment, des effets de débordement que pourrait avoir la dispute commerciale entre les deux plus grandes économies du monde: les États-Unis et la Chine.

Ces derniers mois, les chefs d'entreprises ont aussi exhorté les gouverments au Canada à prendre des mesures pour alléger les désavantages potentiels, du point de vue de la compétitivité, des réformes fiscale et réglementaire aux États-Unis.

Cependant, selon l'enquête de la Banque du Canada, la plupart des firmes disent ne pas avoir encore observé de conséquences négatives en ce sens. En fait, la plupart des entreprises ne croient pas qu'elles souffriront d'un impact clair à ce chapitre dans les 12 prochains mois.

La majorité des firmes ont l'intention d'augmenter leurs investissements dans les machines et le matériel au cours de la prochaine année, a indiqué la Banque du Canada, même si cet indicateur a reculé par rapport à sa lecture de l'enquête hivernale. Les intentions d'investir semblaient plus importantes dans les secteurs des services.

Les intentions d'embauche sont également plus prononcées et s'étendent aux différentes régions et à la plupart des secteurs. Les craintes de pénuries de main-d'oeuvre se sont intensifiées au cours de la dernière année.

«Les contraintes de main-d'oeuvre continuent d'être l'obstacle le plus répandu à une intensification des opérations en réponse à une hausse inattendue de la demande», affirme le rapport.

«Dans l'ensemble, les répondants prévoient que les pressions sur la capacité de production s'intensifieront encore au cours des 12 prochains mois, compte tenu des perspectives de ventes prometteuses et de la difficulté attendue de trouver de la main-d'oeuvre.