Le groupe américain de messagerie FedEx a publié mardi des bénéfices trimestriels décevants, plombés par une hausse du prix des carburants ainsi que par les investissements pour étendre son réseau.

Sur les trois mois achevés fin février, troisième trimestre de son exercice décalé, FedEx a dégagé un bénéfice net de 562 millions de dollars (+11% sur un an).

Une fois déduits certains éléments exceptionnels, dont les charges liées à l'intégration et à la restructuration de TNT Express racheté l'an dernier, le bénéfice par action atteint seulement 2,35 dollars, quand les analystes espéraient 2,62 dollars en moyenne.

Le chiffre d'affaires a augmenté pour sa part de 19% à près de 15 milliards de dollars, un niveau conforme aux prévisions des analystes.

Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, les dirigeants du groupe ont souligné que les coûts du carburant avaient été ce trimestre supérieurs de 30% à leur niveau d'un an auparavant.

Le groupe ajuste toutefois désormais toutes les semaines, au lieu d'une fois par mois, la surcharge carburant facturée à ses clients, ce qui devrait réduire l'impact des fluctuations futures, a indiqué le directeur financier, Alan Graf.

Après avoir perdu jusqu'à 4% immédiatement après l'annonce des résultats, l'action FedEx s'est redressée et gagnait 1,44% à 194,60 dollars vers 19 h 40 dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.

Pour l'ensemble de l'année, le groupe a confirmé tabler sur un bénéfice d'entre 11,85 et 12,35 dollars par action en excluant les éléments exceptionnels.

FedEx compte également améliorer de 1,2 à 1,5 milliard de dollars d'ici 2020 le bénéfice d'exploitation de sa branche de transport aérien FedEx Express comparé à 2017, disant se baser sur l'hypothèse d'une «croissance économique modérée».

FedEx Express est la plus grosse division du groupe avec un chiffre d'affaires de 6,8 milliards de dollars au troisième trimestre, mais sa marge d'exploitation est tombée à 8,2% contre 9,1% un an auparavant.

La nouvelle filiale TNT Express, dont les résultats seront fusionnés avec ceux de FedEx Express à partir de juin, a réalisé de son côté ce trimestre un chiffre d'affaires de 1,79 milliard de dollars. Alan Graf a assuré que l'intégration «se passe extrêmement bien».

Il a reconnu que TNT avait besoin d'investissements supplémentaires et que les coûts d'intégration pour cette année avaient dû être augmentés de 50 millions de dollars, à 300 millions, mais espère à terme des synergies importantes. Au total, il anticipe environ 800 millions de dollars de dépenses d'intégration en quatre ans.

Une autre division dans laquelle le groupe investit beaucoup est celle des transports terrestres, FedEx Ground. Le chiffre d'affaires y a augmenté ce trimestre de 6% à 4,7 milliards de dollars, mais la marge d'exploitation a là aussi baissé.

Tout comme son rival UPS, FedEx doit adapter ses capacités pour répondre entre autres aux besoins de livraison accrus pour le commerce en ligne.

Amazon est lui-même en train d'élargir ses propres capacités de transport terrestre, aérien et maritime, devenant ainsi non seulement un client important, mais aussi un rival potentiel pour FedEx et UPS.

La direction de FedEx a toutefois relativisé cette menace mardi, en relevant qu'aucun des clients du groupe ne représentait plus de 3% de son chiffre d'affaires total, et en assurant qu'Amazon était «loin d'être notre plus gros client».

«La vaste majorité des activités de FedEx s'adressent aux entreprises», a souligné le PDG, Fred Smith. «Plus de 85% de notre activité n'a rien à voir avec le commerce en ligne».