La chaîne d'épiceries Metro envisage d'abandonner son partenariat avec Air Miles en Ontario à la faveur de son propre programme de fidélisation, en raison du mécontentement des participants au programme géré par LoyaltyOne.

Le détaillant montréalais affirme que la réaction négative des consommateurs vis-à-vis de la politique d'expiration des points d'Air Miles, qui a finalement été abandonnée, jouera un rôle dans le renouvellement, ou non, du contrat entre les deux entreprises.

«Ça a été difficile cet automne avec Air Miles, cela ne fait aucun doute», a observé le chef de la direction de Metro, Éric La Flèche, lors d'une conférence de presse à la suite de l'assemblée annuelle des actionnaires de l'épicier.

Même si un changement de programme de fidélisation est une grosse décision pour le détaillant - certains fervents adhérents d'Air Miles sont aussi de fidèles clients de Metro - la société a été soumise à une certaine pression de la part des consommateurs ces derniers mois.

Avant sa volte-face du début décembre, la politique d'Air Miles prévoyait l'expiration, à la fin 2016, de tous les points obtenus avant 2012. Plusieurs observateurs et adhérents ont été irrités par le traitement que LoyaltyOne a réservé aux membres de son programme à l'approche de l'expiration des points.

La porte-parole de Metro, Marie-Claude Bacon, a précisé que Metro étudiait toutes les options qui se présentaient à elle, ce qui est normal pour tout renouvellement de contrat. Cela ne signifie pas nécessairement qu'un changement va avoir lieu, a-t-elle ajouté.

Metro participe au programme Air Miles dans ses magasins ontariens depuis l'acquisition d'A&P, en 2005. La société a lancé en 2010 le programme de fidélisation Metro & moi au Québec. Celui-ci compte maintenant 1,6 million de membres.

M. La Flèche a refusé de préciser à quel moment le contrat de Metro avec Air Miles devait prendre fin. Selon le chef de la direction, LoyaltyOne a cependant pris la bonne décision en annulant sa politique controversée.

De son côté, Air Miles a indiqué que Metro continuait d'être un partenaire important.

«Nous reconnaissons que les partenaires et les adhérents ont été frustrés en 2016, et nous nous concentrons sur l'expansion de la valeur pour nos partenaires et de ce que les adhérents tirent du programme», a indiqué dans un courriel la porte-parole Kahina Haffad.

Par ailleurs, Metro cherchera à faire croître son service en ligne au Québec cette année, mais il est peu probable que celui-ci soit transposé en Ontario pour l'instant. Le détaillant a commencé à prendre les commandes de trois magasins de la région de Montréal pendant sa première phase, et quelques autres magasins devraient s'ajouter à cette liste.

«Nous allons le mettre en place progressivement, tout dépendant de la demande», a expliqué M. La Flèche. «Nous ne faisons pas d'argent avec ce projet pour l'instant, c'est certain. Mais c'est un bon départ.»

Ventes en hausse, prix en baisse

Metro a vu ses ventes augmenter au premier trimestre, même si l'environnement a été plus difficile en raison d'un déclin des prix des aliments et de la forte concurrence.

Les baisses de prix se poursuivent toujours au trimestre en cours, mais M. La Flèche a dit s'attendre à un retour à la normale dans la deuxième moitié de l'exercice financier, qui débutera en avril.

En attendant, les ventes se sont chiffrées à 2,97 milliards au cours du trimestre clos le 17 décembre, en hausse de 0,3 % par rapport à celles de 2,96 milliards à la même période un an plus tôt.

Les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an ont avancé de 0,7 %, même si la chaîne a été aux prises avec une diminution d'un pour cent des prix des aliments. Au même trimestre un an plus tôt, les prix avaient augmenté de 2,8%.

M. La Flèche a indiqué que Metro tentait de retransmettre les variations de prix à ses consommateurs, mais qu'il y avait parfois un décalage dans ce processus, en particulier lorsque les prix reculaient.

Les prix ont surtout diminué du côté des fruits et des légumes frais, des oeufs et du beurre. Une baisse des prix de la viande a aussi convaincu les clients de se procurer de meilleures coupes de boeuf.

Malgré la pression sur ses ventes, le bénéfice de Metro a avancé, en excluant une baisse de contribution de 6,7 millions de sa participation dans Alimentation Couche-Tard.

En incluant cet investissement, Metro a engrangé un bénéfice de 138,1 millions, soit 58 cents par action, au plus récent trimestre. Un an plus tôt, il avait gagné 139,8 millions, ou 56 cents par action.

En outre, Metro a haussé son dividende trimestriel à 16,25 cents par action ordinaire, à compter du versement du 13 mars. Le dividende précédent, versé en novembre, était inférieur de 2,25 cents par action.